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Démission prochaine du président Abdelaziz Bouteflika en Algérie : les crises pré-électorales autour de la date du 28 avril 2019 s’annoncent, mais ne se ressemblent pas

La date du 28 avril 2019 cristallise l’attention politique dans plusieurs régions du monde. En effet, à cette date, il est prévu :

  • les élections législatives au Bénin ;
  • les élections générales en Espagne ;
  • les élections législatives au Somaliland ;
  • la fin de l’actuel mandat présidentiel en Algérie.

Mais pour cette dernière échéance, le peuple algérien refuse depuis plusieurs semaines que se jouent le 18 avril 2019 des scrutins aux allures de reconduite tacite de l’actuel président Abdelaziz Bouteflika, initialement candidat à sa propre succession à la tête d’un pays qu’il dirige depuis 20 ans. Après de nombreux mouvements de contestation, initiés par la rue algérienne et progressivement repris par les différentes échelles de décision algériennes, dans le secteur privé comme institutionnel, et encore plus marquant ces derniers jours au sein des hauts responsables de la grande muette dont l’influent général Ahmed Gaïd Salah, indéfectible allié, la présidence algérienne, dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle APS, vient d’annoncer aujourd’hui la démission prochaine d’Abdelaziz Bouteflika, avant l’expiration de son mandat, le 28 avril 2019.

Le communiqué indique par ailleurs que le chef de l’État prendra auparavant des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’État durant la période de transition ». Au nombre des mesures auxquelles il faudra s’attendre, se trouve la gestion l’intérim durant une période maximale de 90 jours au cours de laquelle une élection présidentielle devra être organisée. Selon la Constitution algérienne, une fois la démission du Chef de l’État actée, c’est le président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, qui assurera l’intérim. Dans le cas présent, il s’agit d’Abdelkader Bensalah, 77 ans, et à la tête de l’institution depuis 17 ans, une longévité qui n’envie que 3 ans de moins à celle du président Abdelaziz Bouteflika dans sa haute fonction.

Ce qu’il faut retenir, c’est un adage longtemps éprouvé qui veut que toute volonté de changement soit 1. d’abord considérée comme ridicule par les adeptes du « c’est comme ça depuis des années », 2. ensuite étiquetée comme dangereuse par les gardiens du sacro-saint « statu quo ante » et de ses avantages, et 3. enfin acceptée comme évidente par les combattants des dernières heures de gloire. Ce n’est pas les nombreuses tentatives du président algérien et de son entourage depuis le début de cette crise qui feront penser le contraire, depuis la volonté de maintenir le 5ème mandat dans une surdité devenue un lieu commun de nombreux dirigeants dans plusieurs pays à la présente démission, en passant par l’essai de faire passer la pilule du retrait de la candidature tout en se maintenant au pouvoir sans limite de temps et avec la promesse d’une conférence nationale pour désigner les prochains détenteurs du pouvoir au sein de la République d’Algérie.

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