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Conseil européen : Charles Michel nouveau président

(Photo : Charles Michel, premier ministre belge – Source : Dan Kitwood/Getty Images)


A l’Union Européenne (UE), les plus hauts postes ont été répartis ce mercredi 3 juillet. Outre l’italien David-Maria Sassoli à la tête du Parlement européen, on dirait une parité aux instances de l’Union. En effet, une autre instance de l’UE est désormais présidée par un homme. Il n’est pas italien ni allemand ou encore français. Le Conseil européen, l’une des plus importantes instances du continent européen, aura à sa tête un belge. L’actuel Premier ministre de la Belgique, Charles Michel est le nouveau président du Conseil européen. Faut-il le rappeler, le fils de l’ex-commissaire européen Louis Michel, est devenu ministre à 25 ans, Premier ministre à 38 ans. Aujourd’hui âgé de 43 ans, ce libéral francophone peut d’ores et déjà remercier le ciel pour avoir rapidement gravi les échelons. Un succès à mettre à l’actif de son père, car c’est dans l’ombre de ce dernier que le nouveau président du Conseil européen est arrivé précocement sur la scène politique, non seulement belge mais européenne. Il faut le dire, en Belgique, la situation politique est bloquée depuis les législatives du 26 mai dernier, ce qui jette un doute sur l’avenir du pays. Mais Charles Michel, avocat de profession a su marquer les esprits en acceptant de gouverner depuis 2014 en coalition avec la N-VA (nationalistes flamands), un parti qui prône dans ses statuts l’indépendance de la Flandre.

Son arrivée à la tête du Conseil européen est du jamais vu

Selon la presse francophone, notamment celle européenne, Charles Michel président du Conseil européen, c’est du jamais vu jusqu’alors pour un responsable politique francophone. A l’époque, il avait été raillé pour avoir pris la tête d’une coalition « kamikaze » à laquelle beaucoup prédisaient un crash rapide. La presse internationale voit tenace et adepte du compromis le nouveau patron du Conseil européen. En cause, Charles Michel a réussi à diriger la coalition avec la N-VA (nationalistes flamands) pendant plus de quatre ans, se vantant de réformes socio-économiques ayant permis la création de 230.000 emplois, sur fond de croissance retrouvée. Selon la presse française, la coalition quadripartite (incluant aussi libéraux et démocrates-chrétiens flamands) du fils de l’ex-commissaire européen Louis Michel, s’est effondrée en décembre 2018, quand la N-VA a refusé d’être associée au soutien du pacte de l’ONU sur les migrations. Mais malgré la rupture, il a dû continuer à supporter au cours de la campagne des législatives 2019 cette image de « marionnette de la N-VA ».

Son profil répond à ce poste

Prétendre être candidat à la présidence du Conseil européen, est synonyme d’avoir certaines qualités dont la principale qualité est « la capacité d’être un accoucheur de compromis ». Et l’ex-ambassadeur de France auprès de l’UE, Pierre Sellal l’avait bien dit il y a quelques jours en citant le prédécesseur de Charles Michel, Herman Van Rompuy, qui présida l’instance de 2010 à 2014. « Le profil idéal c’est celui de ces Premiers ministres belges, habiles, retors ». Il est à indiquer aussi que depuis 2017, sur le plan international, dans les sommets européens, Charles Michel s’est beaucoup affiché, notamment aux côtés du président français Emmanuel Macron, de la même sensibilité politique pro-UE. En plus, l’actuel Premier ministre belge a également formé au Bénélux un trio de dirigeants libéraux avec le Luxembourgeois Xavier Bettel et le Néerlandais Mark Rutte. Ce faisant, Charles Michel a donné une image d’unité et de convergence sur les grands dossiers européens comme le Brexit. Reconnaissons que le nouveau président du Conseil européen s’est vite lancé en politique dès son adolescence. Né le 21 décembre 1975 à Namur (centre), Charles Michel rejoint à 16 ans la section jeunesse du parti libéral (Mouvement réformateur, MR) de Jodoigne, le fief de sa famille, situé le long de la frontière entre la Wallonie et la Flandre. A 18 ans, il est élu conseiller de la province du Brabant wallon.

Néerlandophone, l’autre qualité qui a joué à la faveur de Charles Michel

Une autre qualité en dehors de tout ce qui précède, le Premier ministre belge est un bon néerlandophone. Une qualité qui reste rare dans le personnel politique francophone, notamment européen. Jeune étudiant du droit à Bruxelles et à Amsterdam, il devient avocat en 1995. Quatre ans plus tard, il est élu député fédéral et, en octobre 2000, il obtient le portefeuille de ministre régional wallon chargé des Affaires intérieures et de la Fonction publique, devenant à 25 ans le plus jeune ministre de l’histoire du royaume. C’est en conquérant la tête du Parti réformateur, début 2011, qu’il prend une stature nationale. Au côté de son père et de la frange « libérale-sociale » du parti, il parvient à écarter de la présidence l’homme fort des libéraux depuis plus de 10 ans, Didier Reynders, ministre des Finances à l’époque. « C’est quelqu’un de très déterminé, prêt à prendre ses responsabilités, quitte à bousculer l’ordre établi. », disait un de ses collaborateurs de lui en 2014. Charles Michel est marié et père de trois enfants, dont une petite fille née en juin dernier.

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