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Supposée libération de Toboula : aucune grâce présidentielle ni de mise en liberté, il est toujours en prison

(Photo : Modeste Toboula, ex-préfet du département du Littoral)


C’est d’habitude au Bénin, quand on en veut à un chef de l’État ou à son gouvernement, on monte les informations de toutes pièces puis on sollicite la presse (comme elle peine à nourrir son homme selon certains) pour les faire déposer dans l’opinion publique. Ce mardi 27 août, le Bénin s’est réveillé avec à la Une de l’actualité nationale, « l’ex-Préfet du Littoral, condamné à 12 mois de prison et une amende de 2 millions de francs CFA par la Cour de Répression, des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) dans l’affaire dite de bradage de domaine public à Fiyéyon dans la commune de Cotonou, Modeste Toboula est désormais libre de ses mouvements ». Même si avec l’avènement du Nouveau Départ de Patrice Talon les habitudes ont changé au Bénin, cela reste à désirer dans la presse béninoise. En cause, dire que Modeste Toboula est libre de ses mouvements, parce qu’il aurait bénéficié d’une grâce présidentielle, est faux.

Sur notre chemin de l’information qui fait la différence au Bénin, notre rédaction a rencontré des sources au ministère béninois de la justice à Cotonou, puis la CRIET à Porto-Novo, et ensuite une dernière source au palais de la Marina à Cotonou. L’actuel locataire Patrice Talon absent, car étant au Japon pour participer à la Ticad 7, ses proches ont démenti le Fake News. À en croire ces médias, l’ex-préfet du Littoral serait concerné par les bénéficiaires de la grâce présidentielle accordée par le chef de l’État béninois Patrice Talon il y a un peu moins d’un mois, soit le mercredi 31 juillet dernier. En effet, le chef Suprême des armées, dans le cadre de la célébration du 59ème anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance, avait accordé la grâce présidentielle à certains détenus qui auraient rempli certaines conditions, et le chef de l’État l’avait mentionné dans son discours à la Nation à la veille de la célébration dudit anniversaire.

Grâce présidentielle pour Modeste Toboula ? Non

D’après nos recoupements, la grâce présidentielle pour l’ex-préfet du Littoral, c’est un non catégorique. On ne mâche pas les mots au palais de la Marina. « Le Président Patrice Talon n’a pas accordé de grâce présidentielle à Modeste Toboula. », nous a-t-on servi du côté du gouvernement. « La grâce prononcée le 31 juillet ne le concerne pas », a clairement ajouté notre source gouvernementale. Mais pourquoi cherche-t-on à faire sortir Toboula de la sorte ? C’est clair qu’il va recouvrer sa liberté. Seulement qu’il est possible que le premier préfet du département du Littoral soit mis en liberté avant la purge de sa peine. Car, toujours à la Marina, on nous a renseigné que le détenu de la prison civile internationale d’Akpro-Missérété pourrait bénéficier d’une « libération pour bonne conduite ». Citant le cas de l’ex-Directeur général du Conseil National des Chargeurs du Bénin (CNCB), Antoine Dayori. Faut-il aussi préciser qu’à ce niveau, l’ancien député attend l’acte de sa libération. Ce qui n’est pas encore fait.

Comment l’ex-préfet peut-il être libéré ?

« La libération conditionnelle ». C’est bien l’une des conditions dont bon nombre de détenus bénéficient. Et pour que Modeste Toboula puisse bénéficier de cette condition, il revient au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Séverin Maxime Quenum de se prononcer sur la question. C’est bien dans ses prérogatives. « La liberté conditionnelle, c’est le Garde des Sceaux qui l’accorde. », nous a confié une source proche de ce dernier dont nos efforts pour le joindre ont été vain. Notre source du côté du ministère de la justice nous a donné une information. « A ce sujet, il y a une liberté conditionnelle en vue presque à l’aboutissement », a-t-elle assuré. « (…) La direction chargée de ça travaille pour en finir et déposer un document sur la table du Garde des Sceaux. », a martelé notre source. Maintenant reste à savoir si Modeste Toboula figure sur la liste des bénéficiaires de cette condition. Quand nous avons cherché à savoir cela auprès de notre source, elle affirme « n’avoir (…) aucune connaissance de la liste des bénéficiaires ».

Et du côté de Porto-Novo, précisément au quartier Adjina dans le 3ème arrondissement de la capitale béninoise ? À la CRIET, le procureur spécial Gilbert Togbonon n’est pas allé par quatre chemins pour confirmer que « C’est le Garde des Sceaux qui accorde la liberté conditionnelle ». Par contre, l’homme qui juge les crimes économiques et terroristes, n’a absolument rien dit sur une éventuelle libération de Modeste Toboula. Ce qui nous permet d’affirmer sans ambages qu’il n’y a aucune grâce présidentielle ni de mise en liberté pour l’ex-préfet du Littoral dont la seule commune est Cotonou, capitale économique du Bénin. De toutes les façons, jusqu’à l’heure de la rédaction de cet article, aucune information officielle sur cette remise en liberté n’est encore rendue publique par les autorités béninoises. Du coup, Modeste Toboula est toujours un détenu de la prison civile internationale d’Akpro-Missérété dans le département de l’Ouémé. Même dans le cas d’une évacuation sanitaire hors du Bénin.

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