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France – États-Unis : Emmanuel Macron reçoit Joe Biden en Italie, terre du début de la réconciliation

Photo : Les présidents français Emmanuel Macron et américain Joe Biden, à Rome, ce vendredi 29 octobre 


G20, oui. Mais à deux-clos d’abord. Ce week-end à Rome, c’est le sommet du G20. En marge de ce sommet, deux présidents de deux puissances mondiales seront sans personne. Ce vendredi 29 octobre, le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden ont prévu de se voir, et ce, avant le sommet du G20 qui s’ouvre le lendemain dans la capitale italienne. Et le rendez-vous qui intervient après la crise des sous-marins provoquée par la rupture de contrat entre l’Australie et la France ayant conduit Paris à rappeler son ambassadeur à Washington le 17 septembre dernier, a bel et bien eu lieu. Ce niveau de tension jamais atteint entre français et américains, a été, depuis, déminé par voie diplomatique. À deux reprises, les deux chefs d’État se sont entretenus par téléphone et ont jeté les bases d’une normalisation des relations entre Paris et Washington. Une normalisation qui, vue de l’Élysée, commence par un geste symbolique de la part de Joe Biden. Comme annoncé par l’Élysée, la rencontre d’aujourd’hui s’est tenue à l’ambassade de France ou dans des emprises françaises de Rome, c’est-à-dire le Palais Farnèse ou la Villa Médicis. Il faut préciser que “le prestige” de ces différentes adresses romaines sont sous pavillon français.

« C’est le président Macron qui recevra la visite du président Biden »

L’Élysée

Une manière d’attirer l’attention sur le fait que Paris est l’hôte de Washington. « C’est le président Macron qui recevra la visite du président Biden, et non l’inverse. », a précisé l’Élysée. Il faut dire que dans un monde diplomatique attaché au moindre symbole, ce détail n’en est pas un. D’autant que les lieux envisagés témoignent du rayonnement patrimonial et culturel de la France et de l’Europe, et qu’il n’est jamais inutile de le rappeler après une « trahison entre alliés », pour reprendre l’expression du  ministre français des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian, après cette crise majeure. Au menu des discussions, il n’y avait pas que des questions climatiques qui les ont occupé également lors de la COP26, la crise des sous-marins donc, mais aussi et surtout, le nouveau chapitre à écrire dans les relations transatlantiques. « Avec une attention forte aux questions de sécurité et de défense. », souligne l’Élysée, en référence à l’autonomie stratégique que le chef de l’État veut pousser à travers l’Union Européenne.

France en exercice de l’EU avant l’heure 

Il est clair que le président français qui recevait son homologue américain pour la première fois après la crise des sous-marins, est déjà en train de faire son job dans la peau de son pays qui assure la présidence de l’Union Européenne (UE) dès le début de l’année prochaine. En effet, dans cette entreprise, qui comprend le développement d’une Europe de la défense, Emmanuel Macron espère obtenir le soutien des États-Unis. Comment ? Avec trois bonnes cartes, en profitant d’un contexte qui pourrait lui être favorable. D’abord, en insistant sur le fait que Washington se tourne plus volontiers vers la zone indo-pacifique que vers l’Europe, ce qui peut offrir un argument en faveur d’une plus large autonomie sécuritaire du Vieux continent. Deuxième carte jouée, l’affaiblissement diplomatique des États-Unis depuis le retrait d’Afghanistan au profit des Talibans. Et enfin, se servir de la crise des sous-marins (cette « rupture majeure de confiance ») pour négocier le soutien de Washington dans ce projet.

« Mettre tout le monde d’accord sur le fait qu’il n’y a pas de contradiction entre défense européenne et Alliance atlantique »

L’Élysée

Une bénédiction qui sera indispensable pour convaincre les partenaires européens d’aller dans ce sens, alors que la France prendra la présidence de l’Union européenne le 1er janvier. D’où la nécessité de « mettre tout le monde d’accord sur le fait qu’il n’y a pas de contradiction entre défense européenne et Alliance atlantique », avait indiqué l’Élysée avant la rencontre, estimant que l’enjeu de cette rencontre est de mieux « répartir les responsabilités » entre les États-Unis et l’Europe à ce sujet. À ce stade, il est à retenir qu’une déclaration commune des deux chefs d’État à l’issue de cette rencontre n’a pas été programmée. Pour autant, ce rendez-vous italien montre donc le terrain de réconciliation et qui devrait marquer le coup d’envoi de la normalisation des relations, qui se poursuivront les 11 et 12 novembre prochains, lorsque la Vice-présidente américaine, Kamala Harris, se rendra à Paris pour assister au Forum sur la paix et discuter « de l’importance de la relation transatlantique pour la paix et la sécurité dans le monde », selon la Maison Blanche. Là encore, c’est Emmanuel Macron qui recevra. En ce moment-là, à domicile.

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