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France : LR fait mainmise sur l’AMF, David Lisnard succède à François Baroin à la tête des maires

Photo : Le président de l’AMF, le maire LR de Cannes, David Lisnard  


Paris, la capitale française abrite les travaux du 103ème Congrès de l’Association des Maires de France (AMF). Les Républicains (LR) ne comptent pas lever la main sur cette Association qui regroupe plus de 34.000 maires et présidents d’intercommunalités. Du moins pas tout de suite et non avant la présidentielle française de 2022. Elle vient de connaître, ce jour, de changement à la tête de sa présidence. Un changement qui intervient après le refus du président sortant, maire LR de Troyes, François Baroin, de briguer un troisième mandat consécutif de trois ans. Le désormais ancien président de l’AMF, dans son annonce fin août dernier de ne pas être candidat, avait immédiatement déclaré son soutien au maire LR de Cannes, David Lisnard. Ce mercredi 17 novembre, l’actuel Vice-président et Porte-parole de l’AMF, soutenu par Les Républicains (LR) a été élu avec près de 60% des voix face au « Macron-compatible » Philippe Laurent, maire de Sceaux et Secrétaire Général (SG) sortant de l’AMF. Il est important de dire que l’élection du maire de Cannes à la tête de l’influente Association des Maires de France a été possible grâce au soutien politique des Socialistes. Ce qui a permis à David Lisnard, 52 ans, de recueillir 6913 suffrages sur 11.577 exprimés par les plus de 34.000 membres de l’association, selon les résultats donnés par la Commission électorale il y a quelques minutes. S’imposant ainsi face à l’élu UDI de Sceaux et désormais ancien SG de l’AMF, un centriste plus enclin à dialoguer avec la majorité présidentielle après un quinquennat marqué par les tensions entre l’AMF et l’exécutif français.

« C’est dans la commune que réside la force des peuples libres. Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science ; elles la mettent à la portée du peuple. »

David Lisnard

Élu pour un mandat de trois ans, le maire de Cannes s’est engagé dans son premier discours à « être le garant de l’indépendance de l’AMF ». Sur Twitter, Davis Lisnard a réagi à son élection, reprenant des mots de Tocqueville : « C’est dans la commune que réside la force des peuples libres. Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science ; elles la mettent à la portée du peuple. », a déclaré (écrit) Davis Lisnard.

Clairement bien ancré à droite, David Lisnard et sa candidature ne comptaient pas sur un soutien unanime de sa famille politique, à l’image du président de la région PACA, Renaud Muselier. Ce dernier qui a appelé les maires à voter pour Philippe Laurent, adversaire qui avait d’autres élus Républicains sur sa liste comme le maire de St-Etienne Gaël Perdriau. Avec à ses côtés l’inamovible André Laignel, maire Socialiste d’Issoudun (78 ans), ancien ministre de l’ex-président français, François Mitterrand, et Premier vice-président sortant de l’AMF. David Lisnard avait donc bien reçu le soutien du Parti Socialiste (PS), à l’exception du maire du Mans, Stéphane le Foll. « Nous soutenons la liste pluraliste. », a expliqué une responsable Socialiste, soulignant que David Lisnard y avait incorporé aussi des Écologistes et des Communistes. La majorité présidentielle, en revanche, n’en fait pas partie. Le nouveau président de l’Association des Maires de France a aussi reçu le soutien du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour qui a estimé qu’une victoire de Philippe Laurent transformerait l’AMF en « succursale de l’Élysée ».

« Choqué par une instrumentalisation des maires par LR »

Gabriel Attal

Soulignons qu’avant la proclamation des résultats, le Porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, s’est dit « choqué par une instrumentalisation des maires par LR ». Au-delà de la personnalité des deux prétendants, ce sont deux manières d’appréhender les relations avec Emmanuel Macron qui se sont affrontées : David Lisnard se présentait comme le garant de « l’ADN indépendant » de l’AMF qui a caractérisé les sept années de mandat de François Baroin, alors que Philippe Laurent était plus disposé à dialoguer avec l’exécutif. Deux positions politiques diamétralement opposées. Aussi, il faut signaler que le vote, qui a débuté sur internet depuis hier soir, mardi 16 novembre, peu après l’ouverture officielle des travaux du 103ème Congrès de l’AMF, présentait plus d’incertitudes que par le passé. En cause, les maires pouvaient s’exprimer à distance, contrairement aux scrutins précédents. Avec plus de 11.500 votants (sur 34.155 inscrits), la participation a largement dépassé les 4000 qui ont caractérisé les scrutins précédents. Notons que le soutient du président sortant de l’AMF et maire LR de Troyes, François Baroin, avait contrarié le Secrétaire Général de l’AMF, Philippe Laurent, qui avait épaulé le prédécesseur de David Lisnard pendant sept (07) ans et qui s’est alors lancé dans la course. Cette élection intervient au terme d’un quinquennat marqué par de fortes divergences entre l’exécutif français et l’AMF, accusée par le gouvernement « de ne pas avoir été force de proposition, mais force d’opposition systématique » sous François Baroin.

Dernière occasion ratée par Emmanuel Macron avant la présidentielle 2022

Peu après son arrivée à l’Élysée, alors qu’il avait annoncé la suppression de la taxe d’habitation, le président français Emmanuel Macron avait été sifflé lors de sa première intervention au congrès de l’AMF. Le hashtag #balancetonmaire, lancé un an plus tard sur les réseaux sociaux par la macronie pour dénoncer les élus qui avaient augmenté la taxe d’habitation, est également resté en travers de la gorge de nombreux élus. Cette élection était pourtant pour Emmanuel Macron, la dernière occasion avant la présidentielle 2022 de convaincre ces relais de terrain du bien-fondé de son action à l’Élysée. Un échec donc. Le député Éric Ciotti a qualifié ce désaveu de « Waterloo du macronisme ». « Il ne restera que du prétendu nouveau monde le mépris des territoires et des Français. », assène-t-il sur Twitter.

À retenir qu’à l’issue du scrutin, le chef de l’État français recevra à l’Élysée un peu plus d’un millier de maires lors d’une « réception plutôt informelle » et sans discours, selon la Présidence française. À en croire l’Élysée, le locataire sortant et candidat à sa propre succession s’exprimera ensuite demain, jeudi 18 novembre, dans l’après-midi, devant eux en clôture du congrès. « Il (Emmanuel Macron NDRL) va remercier les maires pour leur action durant l’épidémie et insister sur l’accompagnement des collectivités territoriales depuis le début du quinquennat. », indique l’Élysée.

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