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Cinéma : Bruce Willis et son aphasie racontés par les proches de l’acteur

Photo : l’acteur hollywoodien Bruce Willis, ici à Shanghai, le lundi 4 novembre 2019


Deux millions de dollars pour deux jours de tournage, et une inquiétude qui grandissait alentour. Avant que la famille de Bruce Willis ne révèle qu’il souffre d’aphasie, au point pour l’acteur de ne plus pouvoir poursuivre sa carrière, cela faisait des mois, voire des années que les signaux préoccupants se multipliaient, et en particulier sur les plateaux de tournage. Voici ce que révèle, ce jeudi 31 mars, le Los Angeles Times, dans un article où sont produits de nombreux témoignages sans équivoque. Un coup de feu à blanc tiré par erreur pendant la production de « Open Source », une incapacité à retenir ses répliques jusqu’à devoir être équipé d’une prothèse comportant une oreillette ou encore des scénaristes contraints de réduire ses rôles à peau de chagrins, les récits sont tous éloquents.

« Il avait l’air tellement perdu… Il disait ‘Je vais faire de mon mieux.’ Et il faisait de son mieux. Mais il était temps qu’il arrête. »

John Malkovich

Et expliquent à la perfection pourquoi l’interprète du John McClane de « Die Hard » n’apparaissait plus ces dernières années que dans des petites productions destinées à sortir directement en DVD. Des films d’action à petit budget qui utilisaient l’aura de Bruce Willis pour se faire de la publicité, tout en payant généreusement l’acteur pour des apparitions très courtes. Ainsi, le LA Times précise que l’acteur d’aujourd’hui 67 ans ne signait plus que des contrats autorisant un maximum de huit heures de travail par jour (et souvent quatre dans la pratique), sur deux jours. Le tout en étant accompagné par un entourage nombreux sur chaque plateau, avec notamment un acteur dont le rôle semble avoir été de souffler les répliques dans la fameuse oreillette. Car l’aphasie affecte directement les capacités cognitives, au niveau de la parole, de la compréhension ou de la lecture par exemple. Et cet état de santé l’a profondément changé. « Ce n’était plus le même homme. », déclarent au quotidien californien plusieurs des personnes interrogées. Terri Martin, productrice sur « White Elephant » où Willis a côtoyé Olga Kurylenko ou John Malkovich notamment raconte : « Il avait l’air tellement perdu… Il disait ‘Je vais faire de mon mieux.’ Et il faisait de son mieux. Mais il était temps qu’il arrête. »

« Parfois, quand vous lui parliez, on aurait dit que son esprit vagabondait. On se rassurait en se disant que ce n’était qu’une absence passagère, mais on ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’y avait pas quelque chose de plus profond… »

Stuart F. Wilson

Dans les colonnes du Sun, Stuart F. Wilson, qui a été la doublure cascade de l’acteur pendant des années, ajoute : « Parfois, quand vous lui parliez, on aurait dit que son esprit vagabondait. On se rassurait en se disant que ce n’était qu’une absence passagère, mais on ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’y avait pas quelque chose de plus profond… ». Au total, ces quatre dernières années, Bruce Willis sera apparu dans plus d’une vingtaine de films. De quoi empocher des cachets conséquents. Mais ce laps de temps a aussi été suffisant pour que ceux qui le côtoyaient voient les effets de l’aphasie sur la star du « Cinquième élément », « Pulp Fiction », « Armageddon » ou des « Expendables ». Au point pour certaines personnes interrogées par le Los Angeles Times d’avoir espéré avec impatience l’annonce de cette retraite. Le réalisateur Mike Burns relate même avoir terminé un tournage en se disant : « C’est terminé. Je ne ferai plus de film avec Bruce Willis ». Et de se déclarer aujourd’hui « soulagé » que l’icône d’Hollywood quitte la lumière pour prendre soin de sa santé. 

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