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France : Face à ses compatriotes, Emmanuel Macron défie les oppositions, qui l’accusent d' »évacuer sa responsabilité

Photo : Le président français, à l’Élysée, ce mercredi 22 juin


Pour sa première prise de parole depuis la perte de la majorité absolue du camp présidentiel à l’Assemblée nationale, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a invité, ce mercredi 22 juin, les groupes politiques d’opposition à « dire en toute transparence jusqu’où ils ont prêts à aller » pour « bâtir des compromis ». De la gauche à la droite, le discours du locataire de l’Élysée, perçu comme un « ultimatum », n’a pas convaincu. Conscient que les discussions au sein de l’hémicycle risquent d’être âpres entre la majorité (relative) et les oppositions, le président de la République française a estimé qu’ « il faudra[it] clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l’Assemblée nationale sont prêtes à prendre ». « Entrer dans une coalition de gouvernement et d’action ? S’engager à voter simplement certains textes ? Notre budget ? Lesquels ? », a énuméré Emmanuel Macron, qui a toutefois écarté l’idée d’un gouvernement d’union nationale au cours de son allocution télévisée de ce soir.

Macron accusé de fomenter « une crise institutionnelle »

« Il faudra bâtir des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, à ciel ouvert si je puis dire, dans une volonté d’union et d’action pour la nation, qui concerne toutes les forces politiques, mais aussi les forces vives. », a-t-il dit. La proposition faite aux groupes parlementaires a été fraîchement accueillie par les oppositions. « Le président ce soir a réinterprété le paysage politique. », a immédiatement dénoncé Jean-Luc Mélenchon. « Il dit avoir été élu sur un mandat clair du pays. Ce n’est pas le cas : il a été élu en avril parce qu’une majorité de françaises et de français ne voulaient pas que l’extrême droite préside le pays. », a poursuivi le chef des insoumis, appelant la Première ministre française à se soumettre à un vote de confiance au Parlement… « Non, les formations politiques n’ont pas à lui répondre jusqu’où elles sont prêtes à aller pour lui donner un chèque en blanc. », a dénoncé Olivier Faure, premier Secrétaire du PS. « L’opposition n’a pas à recevoir quelque ultimatum que ce soit. », a abondé Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat. Pour le sénateur, Emmanuel Macron « n’a pas pris la mesure de la situation »« Face à la crise politique que nous traversons, on ne peut pas dire ‘circulez y a rien à voir’. »

« En disant ‘les enfants, je pars deux jours [pour un Conseil européen] et, quand je reviens, il faut que les devoirs soient faits’, il est presque méprisant pour les représentants des français. »

Gilles Platret

À droite, le Vice-président de LR, Gilles Platret, a accusé sur BFMTV, Emmanuel Macron de préparer « une crise institutionnelle ». « En disant ‘les enfants, je pars deux jours [pour un Conseil européen] et, quand je reviens, il faut que les devoirs soient faits’, il est presque méprisant pour les représentants des français. », a poursuivi l’élu, qui a par ailleurs dénoncé l’absence de « reconnaissance de responsabilité dans la situation ». « Il n’y a pas d’alternative aux dialogue et respect évoqués par le président. », reconnaît de son côté Olivier Marleix, nouveau chef de file des députés LR. « Mais il ne peut y avoir de chèque en blanc, de surcroît sur un projet peu clair. », a ajouté l’élu, indiquant que les députés LR feraient « la semaine prochaine » des propositions « sur le pouvoir d’achat ».

Le RN moins offensif

« Son discours de la méthode vise à évacuer sa responsabilité et à ne rien changer de son projet. », a également dénoncé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste. Une position partagée par Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, selon laquelle le chef de l’État français « rejette la responsabilité de la crise politique sur l’opposition ». « À nous de faire des compromis. Lui n’en fera pas […]. Le président a la démocratie en horreur ». Du côté du RN, le ton est moins offensif qu’à l’accoutumée. Si Marine Le Pen n’avait pas réagi à l’heure où nous publions cet article, Jordan Bardella, président du RN par intérim, s’est félicité que « l’arrogance d’Emmanuel Macron marque un peu le pas », en précisant que son groupe serait « ferme mais constructif ». « Si la majorité est capable de travailler, sur certains textes, avec le RN, on aura fait un bond en avant énorme. », a ajouté Robert Ménard, maire de Béziers.

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