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Royaume-Uni : Le prince Harry dément avoir accusé la famille royale de racisme

Photo : Le prince Harry lors d’une interview à ITV dans le cadre de la sortie de ses mémoires « Le Suppléant », ce dimanche 8 janvier


L’interview était extrêmement attendue. Le Prince Harry, marié à l’actrice américaine Meghan Markle, s’est exprimé à la télévision britannique dans le cadre de la sortie de ses mémoires Le Suppléant (Spare en anglais), ce dimanche 8 janvier. Interrogé par la chaîne ITV sur le fait que le couple avait accusé de racisme un membre de la famille royale après que celui-ci s’était interrogé sur la couleur de peau qu’aurait leur fils à naître, Harry tenu à apporter un démenti. « Non je ne l’ai pas fait », a répondu le prince Harry. « La presse britannique a dit cela. », déclare-t-il. Un an après leur départ fracassant pour les États-Unis en 2020, le duc et la duchesse de Sussex avaient donné une interview à la télévision américaine dans laquelle ils avaient affirmé qu’un membre de la famille royale (mais ni la reine, ni le prince Philip) s’était interrogé sur la couleur de peau qu’aurait leur fils Archie.

« Même si les souvenirs peuvent varier, ils sont pris très au sérieux. »

prince Harry

Cette interview avait relancé un vif débat au Royaume-Uni sur le racisme dans le pays, en mettant en cause l’attitude des tabloïds envers Meghan, poussant le Palais de Buckingham à réagir au nom de la reine Elizabeth II. « Même si les souvenirs peuvent varier, ils sont pris très au sérieux. », avait alors indiqué la souveraine, ajoutant son intention de les traiter « en privé ». « Il y a eu des inquiétudes sur (sa) couleur de peau. », a ajouté Harry, hier, dimanche sur ITV. Mais interrogé sur le fait de savoir s’il considérait cela comme du racisme, il a répondu « non, pas pour avoir vécu dans cette famille ». « Il y a une différence entre le racisme et des préjugés inconscients. », a-t-il insisté. Il évoque aussi un épisode récent qui a fait polémique lorsqu’une militante féministe et anti-raciste noire, Ngozi Fulani, a été interrogé de manière insistante sur ses origines par une amie proche de la défunte reine Elizabeth II, marraine du prince William. « Ce qui est arrivé à Ngozi Fulani est un bon exemple de l’environnement au sein de l’institution. », a-t-il ajouté.

William, « ennemi juré » de Harry

Dans cet entretien annoncé comme explosif, à l’image de son livre, le prince Harry a assuré n’avoir aucune intention de « blesser » sa famille. Pour lui, ses mémoires sont « nécessaires », même si elles risquent de provoquer une déchirure encore plus grande entre lui et la famille royale à quatre mois du couronnement du roi Charles III. « J’aime mon père, j’aime mon frère, j’aime ma famille et je les aimerai toujours. », a-t-il insisté, assurant espérer une « réconciliation » à condition d’établir « les responsabilités », en particulier sur son départ avec son épouse Meghan Markle pour les États-Unis. Harry veut établir « des faits historiques », ajoutant ressentir désormais du « soulagement ». Mais à en croire les extraits du livre qui ont fuité dans la presse depuis la mise en vente par erreur du texte jeudi en Espagne, le prince n’y épargne presque personne, en particulier son frère William, héritier du trône, déjà égratigné dans le docu-série « Harry & Meghan » diffusé sur Netflix en décembre dernier. Le duc de Sussex qualifie William de « frère bien aimé et ennemi juré » et l’accuse de l’avoir jeté au sol lors d’une dispute en 2019 concernant Meghan, qu’Harry avait épousée l’année précédente. Il accuse aussi son frère et son épouse Kate d’avoir eu des « stéréotypes » envers Meghan, actrice américaine métisse, qui ont « créé un obstacle » pour l’accueillir totalement dans la famille.

Buckingham Palace n’a pas encore réagi

William n’a cependant « jamais tenté de (le) dissuader d’épouser Meghan, mais il a exprimé des inquiétudes », précise Harry. Il réitère aussi ses accusations envers certains membres de la famille royale qu’il juge « complices » des articles hostiles envers lui et son épouse. Harry s’en prend notamment aussi à l’épouse de son père, Camilla, désormais reine-consort, affirmant que certains détails de conversations privées publiées dans les médias « ne pouvaient avoir fuité que » par elle. Dans une autre interview à CBS, il confirme avoir également demandé à son père de ne pas se marier avec Camilla. « On [William et lui] pensait que ce n’était pas nécessaire. On pensait que ça allait provoquer plus de mal que de bien. », a-t-il justifié.



Buckingham Palace est resté pour l’instant officiellement muet sur cette avalanche de confidences, mais des dénégations et commentaires ont commencé à émerger dans les médias britanniques. The Sunday Times cite des proches du prince William affirmant qu’il est « triste », qu’il « brûle à l’intérieur », mais qu’« il reste silencieux pour le bien de sa famille et du pays ». À CBS, Harry a précisé que William et lui ne se parlaient pas actuellement et qu’il n’avait pas parlé à son père « depuis un bon moment ».

Harry revient sur la mort de la princesse Diana

« Je ne crois pas que rester silencieux va améliorer les choses. », ajoute-t-il, précisant espérer une « conversation » avec sa famille, même s’il « ne pense pas que son père ou son frère liront le livre ». Beaucoup de passages du livre témoignent aussi du traumatisme laissé par la mort de sa mère, la princesse Diana, dans un accident de la route à Paris en 1997. Dans son entretien à ITV, Harry avoue n’avoir « pleuré qu’une seule fois, à son enterrement », et raconte son malaise lorsqu’il a dû, avec son frère, serrer les mains des personnes venues se recueillir à l’époque devant le palais de Kensington à Londres.

Dans la presse britannique, depuis jeudi, les réactions alternent entre incrédulité devant l’intimité de certaines anecdotes racontées par Harry, comme sa perte de virginité, sa consommation de drogues, et indignation face à ce qui est considéré comme une attaque frontale de la famille royale. En particulier, les confidences d’Harry sur le fait qu’il a tué 25 combattants talibans durant ses missions en Afghanistan ont suscité un immense tollé. Même les talibans ont réagi, un haut responsable l’accusant de « crimes de guerre ».

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