Photo : Le pilote béninois, Habib Haboukhedoud
Né social, élevé social et vit social, Habib Haboukhedoud est aveuglé par le social et n’arrive pas à délimiter les dimensions de son engagement social. C’est indiscutablement l’esprit dans lequel le pilote d’avion qui fait la fierté du Bénin Révélé dans le monde est resté pour abandonner la cabine de commande pour mettre pied sur la terre ferme. Objectif ? Déposer son uniforme de commandant et enfiler les gants du secouriste. En effet, au lendemain du séisme qui a impitoyablement meurtri la Turquie jusqu’en Syrie, le lundi 6 février, plus de 25.000 personnes sont mortes. Selon les équipes de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur place, ce bilan risque de doubler dans les jours à venir. Alors, il est clair que les miracles vont se faire de plus en plus rares.
« On dit que 72 heures est la période d’or (pour les sauvetages). »
Martin Griffiths
Or, le nombre de morts officiellement recensé vient de franchir le seuil dramatique des 28.000 après le séisme survenu en Turquie et en Syrie. En effet, la période des 72 heures suivant une catastrophe pendant laquelle les secouristes peuvent encore retrouver des personnes vivantes sous les décombres est désormais largement dépassée. « On dit que 72 heures est la période d’or (pour les sauvetages). », a expliqué le Coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, ce samedi 11 février. Comme quoi ? la phase finale des opérations de secours est désormais entamée. « Nous n’avons pas vraiment commencé à compter le nombre de morts. », affirme le responsable onusien.
« Volontaire pour secourir les rescapés du séisme, les sinistrés ! »
Habib Haboukhedoud
Pour avoir connaissance de ces affirmations, le pilote béninois n’a pas hésité une seconde pour décider de laisser les commandes et prendre son parachute social puis vole au secours des rescapés du tremblement de terre le plus meurtrier au monde depuis 20 ans. « Volontaire pour secourir les rescapés du séisme, les sinistrés ! », a publiquement déclaré Habib Haboukhedoud sur son compte Twitter. « J’ai perdu plus de 27 collègues sur plus de 20k morts, plusieurs ne répondent plus aux appels. J’enlève mon uniforme afin d’aller porter assistance, secourir, aider, écouter, agir ! », a partagé le béninois sur le réseau social à oiseau bleu, ce week-end.
Extirper encore des personnes vivantes
Même si le temps jouait contre les secouristes, et leur vie est aussi en jeu, la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », constatent que le compatriote s’en fiche totalement. Et Habib Haboukhedoud aura raison. En effet, dans le froid hivernal, les sauveteurs continuent à extirper des personnes vivantes, dont des enfants, des décombres cinq jours après la catastrophe. Melda Adtas a par exemple été secourue quatre jours après le drame, les équipes de secours ont réussi, dans la matinée de ce dimanche 12 février, à l’extraire d’un mur sous lequel elle était bloquée, à Antakya, en Turquie. Dans l’après-midi, toujours en Turquie, les sauveteurs ont même sorti cinq membres d’une même famille des décombres, 129 heures après le séisme. Les sauveteurs ont d’abord extirpé la mère et la fille d’un monticule de débris dans la ville durement touchée de Nurdag, dans la province de Gaziantep, a rapporté le média turc HaberTürk. Les équipes ont ensuite atteint le père, Hasan Aslan, sous les applaudissements des secours.
Ces rares survivants permettent aux secours de tenir moralement. Sur place, les opérations sont pour eux extrêmement périlleuses. L’armée autrichienne a d’ailleurs annoncé ce samedi la suspension de ses opérations de sauvetage dans les zones turques affectées, invoquant « la situation sécuritaire » sur place.
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