(Photo : Arrivée en France des ex-otages français – Source : François Guillot, AFP)
Ils sont sains et saufs, Laurent Lassimouillas et Patrick Picque. Les deux ex-otages enlevés dans le parc national de la Pendjari dans la partie septentrionale du Bénin le 1er mai dernier, sont désormais au sein de leurs différentes familles dans leur pays, la France. Libérés dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai au nord du Burkina-Faso à la frontière avec le Mali lors d’une opération de sauvetage où deux soldats français sont morts, les deux ex-otages français enlevés au Bénin ainsi qu’une otage sud-coréenne sont arrivés à Paris. Ils ont été accueillis ce samedi 11 mai à leur descente de l’avion par le président français, Emmanuel Macron, accompagné pour la circonstance par la ministre des armées, Florence Parly, et le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ainsi que le Chef d’État-major général des armées françaises, François Lecointre.
À en croire les images de France 2, Laurent Lassimouillas est le premier à descendre de l’avion spécialement affecté par l’État français. Visiblement soulagés, leur premier mot a été une pensée pour les deux soldats français tués au cours de leur libération. « Nos premières pensées vont aux deux militaires qui ont donné leur vie pour nous libérer de cet enfer. Leur sacrifice donne naissance à nos vies et à celles des français qui défendent les valeurs essentielles de la vie. », a déclaré Laurent Lassimouillas, porte-parole des ex-otages. « On aurait dû prendre en compte des recommandations de l’État et la complexité de l’Afrique et éviter de nous rendre dans cette magnifique région du monde qui malheureusement bascule dans l’instabilité. » ont-ils regretté. Il faut signaler que le quatrième otage, une ressortissante américaine, a été libérée au cours de la même opération et a été confiée aux autorités américaines depuis Ouagadougou où elle est également en vol pour la maison Blanche.
Satisfaction et tristesse pour le gouvernement français
Pour le président français qui les a accueillis cet après-midi, c’est le mardi prochain qu’il prononcera ses mots à l’occasion des hommages aux deux soldats tués, qui seront décorés à titre posthume de la légion d’honneur. Mais Emmanuel Macron a laissé le soin aux deux membres du gouvernement de Édouard Philippe de donner leur satisfaction. « Un sentiment d’abord de satisfaction d’avoir pu les accueillir sains et saufs, d’avoir pu les libérer des mains des groupes terroristes qui les avaient capturés. Et un sentiment de très profonde tristesse après le décès de deux combattants exceptionnels », a exprimé la ministre des armés, Florence Parly.
Faut-il le rappeler que le parc national de la Pendjari où les ex-otages avaient été enlevés le 1er mai dernier lors d’un safari est situé au nord du Bénin frontière avec le Burkina-Faso dans une zone dangereuse qui a été déconseillée par les autorités françaises. « Les conseils aux voyageurs que le ministère des affaires étrangères diffuse régulièrement, doivent être respectés intégralement. Les conseils aux voyageurs, ce ne sont pas des vœux pieux. Ce sont des incitations impératives. », a persisté et signé le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Il faut souligner que le parc national de la Pendjari était jusqu’à ce 1er mai 2019, préservé des attaques terroristes fréquentes au Burkina-Faso et au Mali où sont présents des groupes islamistes.
Mais pour le moment, ni Paris, ni Ouagadougou ou Porto-Novo n’a donné aucune précision sur le groupe auquel appartient les ravisseurs des ex-otages français. Tout ce qui est précis est que le tourisme béninois a reçu un coup dur pour son développement qu’envisage le chef de l’État béninois, Patrice Talon, avec ses réformes dans le secteur du tourisme qui ont permis au 4700km² du parc national de la Pendjari de retrouver ses occupants forestiers. Il faut noter qu’il ne reste qu’un seul otage français en Afrique, à savoir Sophie Petronin, détenue au sahel depuis trois ans.
[…] Faut-il encore le rappeler que le Burkina-Faso comme le Mali et aussi le Niger, ont basculé dans une instabilité totale d’insécurité qui ne dit pas son nom. Cette zone nord-est du Bénin est déconseillée aux ressortissants étrangers, notamment les français pour avoir été qualifiée de zone rouge par le Ministère des affaires étrangères français. Le Burkina-Faso est devenu une base-arrière pour les djihadistes qui, une fois leur cible capturée, conduisent celle-ci au Mali. C’est bien ce qui était arrivé aux quatre ex-otages libérés fin semaine dernière par les forces militaires françaises de l’opération Barkhane au Burkina-Faso alors que les ex-otages étaient sur le point d’être conduits au Mali. Rappelons que l’opération de sauvetage de ces ex-otages a coûté la vie à deux soldats fran…. […]