Le lancement de l’affermage régional dans le sous-secteur de l’eau potable en milieu rural au Bénin a amené le gouvernement du Bénin à décider lors de sa récente réunion hebdomadaire, la création d’une commission ad’hoc chargée d’étudier les dossiers en vue de la sélection des opérateurs pour la gestion par affermage du service public de production, de transport et de distribution d’eau potable en milieu rural en République du Bénin. Cette décision a été moins comprise et a fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein de l’opinion publique.
À ce sujet, le Directeur général de l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (ANAEPMR), Sylvain Adokpo-Migan, a apporté des clarifications. C’était au cours de son intervention sur la chaîne privée de télévision Canal 3 Bénin. Le DG ANAEPMR, Sylvain Adokpo-Migan, a expliqué l’intérêt, l’importance et la nécessité de cette mesure du gouvernement béninois dirigé par le président Patrice Talon depuis trois (03) ans. Pédagogiquement sur les plateaux de Canal 3 Bénin, Sylvain Adokpo-Migan, a expliqué avec des détails, le contexte dans lequel s’inscrit la réforme de l’affermage régional ainsi engagée par le gouvernement du Bénin. « Après le dernier Conseil des ministres, plusieurs béninois ont manifesté des inquiétudes face à cette décision du Gouvernement qui du reste n’est pas une grande innovation. D’aucuns sont même allés à conclure à une privatisation d’un secteur aussi sensible que celui de l’eau. », a souligné le DG ANAEPMR.
Les raisons de l’existence de l’ANAEPMR
En jetant de la lumière sur les points d’ombres de ses concitoyens, Sylvain Adokpo-Migan a d’entrée rappelé la vision du gouvernement béninois. Il s’agit d’assurer l’accès universel à l’eau potable aux populations à l’horizon 2021. Ce faisant, le Bénin anticipe sur la date 2030 retenue par la communauté internationale pour l’atteinte des ODD. À en croire les explications du DG ANAEPMR, cette ambition a intégré les besoins en eau de la frange la plus importante de la population, à savoir les populations rurales. C’est dans ce cadre que l’ANAEPMR a été créée avec pour mission de gagner ce pari complexe. Déjà, les grands chantiers sont amorcés et atteignent un niveau intéressant et prometteur, selon les clarifications de Sylvain Adokpo-Migan.
À ce niveau justement, apparaît deux gros points d’interrogation. Premier, lorsque l’État et les Communes à travers l’ANAEPMR auront réalisé les infrastructures de type nouveau du secteur de l’hydraulique rurale au Bénin, qu’en sera-t-il de leur bonne exploitation ainsi que de leur entretien ? Deuxième, qui se chargera de leur renouvellement et le cas échéant de leur réhabilitation ? Mais une autre question explique l’option de l’affermage qui sera la modalité de gestion professionnalisée du patrimoine étatique du sous-secteur de l’hydraulique rurale pour garantir sa durabilité. C’est, comment réussir à garantir une efficacité dans la fourniture du service à des tarifs aux usagers qui soient socialement acceptables ? « À travers ce mécanisme, l’État décide de confier la gestion du patrimoine hydraulique de l’État à des opérateurs privés professionnels qui se chargent de leur exploitation ainsi que de leur entretien en vue de fournir un service et de qualité aux populations rurales. », a répondu le principal intéressé. « Et de cette vue, l’ANAEPMR mettra en place une gestion professionnalisée du patrimoine du sous-secteur de l’hydraulique rurale pour garantir sa durabilité. » a complété le DG ANAEPMR.
Rigueur dans la sélection des opérateurs
Au sujet d’un autre point d’ombre qui a trait aux critères de sélection des opérateurs, Sylvain Adokpo-Migan n’a pas été par quatre chemins pour tirer cela au clair. À ce propos, le Directeur général de l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (ANAEPMR) a d’abord tenu à rassurer de la totale transparence qui va entourer le processus. « La sélection se fera en tenant compte du nouveau cadre juridique portant partenariat public-privé (la loi 2016-24 du 28 juin 2017 portant cadre juridique du partenariat public-privée en République du Bénin et ses décrets d’application, ndlr). Nous allons organiser une vraie compétition. Les opérateurs économiques vont se battre et à compétence et plateau technique égal, ce qui va les départager, ce sera le prix exploitant de rémunération au mètre cube », a précisé Sylvain Adokpo-Migan. Ces opérateurs seront, soutient-il, des professionnels qui ont l’habitude de gérer des stations de pompage, des châteaux d’eau, des réseaux de distribution et des abonnés. « Ils seront rémunérés en fonction de leur savoir-faire en matière de distribution et de maintenance. », a ajouté le DG ANAEPMR.
Quel impact pour les populations ?
Plus besoin de démontrer à aucun béninois, cela est une évidence, que depuis 1960 à ce jour, seulement 3,1 millions de personnes ont accès à l’eau potable en milieu rural au Bénin. Or, le vaste programme mis en branle par le gouvernement actuel a pour vision d’assurer une couverture intégrale de l’accès à l’eau aux populations vivant en milieu rural d’ici 2021. De cette politique, l’ANAEPMR aura à donner accès à 4,5 millions supplémentaire de personnes à cette échéance. Au-delà de cet exploit sans précédent, il y a la question du coût. En effet, les populations rurales qui ont actuellement accès à l’eau potable sont facturées entre 800 et 1000 FCFA le mètre cube contre 453 FCFA pour celles vivant en milieu urbain. « Avec l’affermage, on sera désormais en face d’une saine concurrence entre les opérateurs qui seront sélectionnés ce qui induira une réduction sensible du coût au mètre cube. », a confié le DG ANAEPMR.
À l’entendre, les peines des populations seront de plus en plus soulagées. « Plus que quelques mois et les hommes n’iront plus à la même source que les bestiaux dans nos villages. », a affirmé Sylvain Adokpo-Migan. Ce vœu est définitivement en passe de se réaliser avec cet investissement massif du gouvernement actuel dans le secteur de l’eau. « Tenez ! En terme d’équipements, le Gouvernement aura à investir 315 milliards de FCFA pour le déploiement au plan national. Entre 2016-2019, 166 milliards sont consentis dans ce secteur où les résultats sont déjà visibles. », confirme Sylvain Adokpo-Migan. Au cours de son passage sur la chaîne privée de télévision Canal 3 Bénin, le N°1 de l’ANAEPMR a affirmé avec fierté que « ce n’est qu’une question de temps. Le Bénin est en passe de s’illustrer au rang des premiers et meilleurs pays à réaliser avant 2030, l’un des objectifs phares des ODD. » a conclu Sylvain Adokpo-Migan. Il est donc désormais clair à l’esprit de chaque béninois que la décision du gouvernement du président béninois, Patrice Talon, est d’un capital social.
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