Trois ans d’interdiction de toute activité académique et rétrograde du titre de Professeur Titulaire, telles sont les sanctions infligées respectivement aux universitaires béninois, Ibrahim David Salami et Dandi Gnamou, par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES). Au lendemain de ces lourdes sanctions, le Secrétaire général du CAMES, Bertrand Mbatchi, a apporté des clarifications sur ces décisions disciplinaires de l’institution à l’occasion de la 36ème session du Conseil des Ministres tenue le 30 mai dernier à Cotonou, au Bénin. La rédaction de differenceinfobenin.com du Groupe de presse DIFFÉRENCE a écouté le SG CAMES, Bertrand Mbatchi au micro de la chaîne de télévision privée béninoise, Sikka TV.
Des clarifications du Secrétaire général du CAMES, il y ressort que les décisions disciplinaires prises par l’institution à l’encontre des béninois, professeur Ibrahim David Salami et de Dandi Gnamou (puisqu’elle n’est plus professeur) interviennent après « une longue procédure d’investigation et de confrontation de preuves » devant la Commission d’Éthique et de Déontologie (CED) du CAMES. Plus loin, Bertrand Mbatchi a indiqué que les universitaires béninois ont écopé de « la plus grande sanction. Pour certains, c’est la rétrogradation, pour d’autres c’est la non-participation aux programmes pendant une durée maximale. »
Rappel des affaires qui les impliquent
« L’Affaire des co-directions frauduleuses de Lomé » et « l’Affaire de plagiat de Salami », sont les deux principales affaires qui impliquent les deux universitaires béninois. La première affaire qui implique les professeurs, le togolais Dodzi Kokoroko, Président de l’Université de Lomé au Togo et la béninoise Dandi Gnamou, Juge à la Cour suprême du Bénin, est relative à l’inscription de la béninoise comme Professeur Titulaire du CAMES. Les deux ont été retrogradés de leur titre de Professeur Titulaire. Le CAMES reproche à la béninoise de n’avoir fait soutenir aucune thèse dans son école doctorale avant la date de sa candidature au concours d’agrégation, le 15 février 2018.
La deuxième affaire implique notamment Ibrahim David Salami et Philippe Noudjènoumè, deux Professeurs Titulaires de droit public au Bénin. Dans cette affaire, Philippe Noudjènoumè accuse Ibrahim David Salami d’avoir non seulement volé sur son poste d’ordinateur de chef de département dont il a hérité le fichier de son cours de droit administratif qu’il a préparé et travaillé plus de dix ans durant, mais aussi et surtout de l’avoir publié sous son nom sans son consentement. Le CAMES a donc décidé de l’écarter de toute activité académique au sein de l’institution pour une durée de trois ans. Il est appelé à se défendre devant la Commission d’Éthique et de Déontologie (CED) du CAMES.
Soyez le premier a laisser un commentaire