L’adéquation entre la formation et l’emploi constitue une grande préoccupation pour les systèmes éducatifs de la plupart des nations comme le Bénin au regard des populations juvéniles et le développement. Il faut toujours le dire et le rappeler. Relever le défi du développement, c’est inévitablement en relever un autre. Le défi d’une formation de qualité et pertinente pour la jeunesse béninoise. Lorsqu’on sait que les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur sont les plus touchés par le chômage et lorsqu’on sait également qu’environ 40% des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, en activité, sont en situation de sous-emploi en 2015, selon les chiffres de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE), on est bien amené à s’interroger sur l’adéquation entre l’offre de la formation et la demande sur le marché de l’emploi.
Avec une population majoritairement jeune, composé de 60% de jeunes compris entre 15 à 35 ans, et dont l’effectif va doubler certainement d’ici 2024, il est plus que jamais opportun d’améliorer la qualité des offres de formation et leur adéquation aux besoins du marché de l’emploi. Il est vrai que le gouvernement actuel au Bénin a amorcé des réformes dans le secteur de l’éducation nationale. Lesquelles réformes ont permis d’autoriser quatorze (14) Établissements Privés d’Enseignement Supérieur à ouvrir leurs portes pour la rentrée académique 2019-2020. Mais quel travail se fait à leur niveau au sujet de l’adéquation formation-emploi au Bénin ? Interrogent-ils le marché pour voir ses besoins ?
Il est clair que le système éducatif doit contribuer à la formation intégrale de l’Homme, ceci afin de le rendre non seulement utile mais aussi et surtout apte à œuvrer à la transformation de son milieu. A cet effet, les universités et autres structures de formations ont vocation à donner les compétences techniques et professionnelles nécessaires pour renforcer l’employabilité des jeunes. Et pour ce faire, il va falloir que l’État donne des orientations de formation pour son économie. Parlant d’orientation, on peut mettre en exergue la nécessité de création de plus d’écoles techniques. Au Bénin il y en a peu. Par ailleurs, aujourd’hui, dans le monde entier, aucun pays ne peut se développer sans la linguistique. La langue est un secteur porteur de l’emploi. Il est donc sincère de reconnaitre les efforts salutaires que consentent certaines structures publiques et privées de formations professionnelles et universitaires dans la diversification de leurs offres modernes qui dotent les apprenants d’une bonne employabilité dans les secteurs qui ne manquent pas de débouchés.
Dans le secteur privé, 75% des offres de formation se situent dans le domaine tertiaire à savoir : Secrétariat ; Comptabilité ; Gestion ; Commerce ; Économie ; etc. Cette situation amène les produits sortis de l’université à opter majoritairement pour les activités de distribution de richesse au détriment de celle qui en créent.
La situation de sous-emploi au Bénin, en tenant compte des chiffres en 2015 où selon l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE), montre que les qualifications des demandeurs d’emploi reflètent en grande partie les caractéristiques du système éducatif béninois. En effet, 79,3% des étudiants sont inscrits dans les facultés d’enseignement général au détriment des facultés et écoles de sciences et techniques. Il convient de noter que dans le secteur privé, 75% des offres de formation se situent dans le domaine tertiaire à savoir, Secrétariat ; Comptabilité ; Gestion ; Commerce ; Économie ; etc. Cette situation, il faut le reconnaitre, amène les produits sortis de l’université à opter majoritairement pour les activités de distribution de richesse au détriment de celle qui en créent.
Considérant les chiffres à travers deux résultats, d’une part de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE), et d’autre part de l’Enquête Modulaire Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages, toujours en 2015, il y ressort deux évidences.
- Primo : vingt milles (20.000) jeunes, en provenance des universités publiques et privées du Bénin, alimentent chaque année l’effectif des demandeurs d’emploi ; puis
- Secundo : le taux de chômage culmine à 16% dans la tranche des jeunes de 15 à 35 ans diplômés de l’enseignement supérieur pendant que la moyenne nationale du taux de chômage n’est que de 2,3%.
Alors, à toutes ces équations, le gouvernement du président Patrice Talon est bien aguerri pour résoudre tout ça et renverser la tendance. Le document dans lequel se trouve la solution se trouverait être le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG). Car, ce document politique a prévu une nouvelle approche pour le système éducatif du Bénin. C’est-à-dire la rénovation du système éducatif béninois, en mettant un accent particulier sur la densification du tissu productif.
Soyez le premier a laisser un commentaire