Photo : Une séance de correction des épreuves des enseignants reversés en Agents contractuels de l’État (ACE) en 2008
C’est très réfléchi, cette décision du gouvernement du Bénin, d’évaluer les enseignants en général. Mais très bienvenue dans le rang des enseignants reversés en Agents Contractuels de l’État (ACE) en 2008. En effet, depuis plus d’une décennie, l’école de base béninoise connaît des échecs alarmants. C’est bien ce qui résulte en diagnostic, de l’évaluation des enseignants reversés en ACE à partir de 2008 organisée par le gouvernement béninois le samedi 24 août dernier. En cause, 50%, c’est le taux d’échec enregistré dans les deux ordres d’enseignement (secondaire et maternel-primaire) à en croire les résultats. Mais là où le virus a fait plus de mal et que le diagnostic a permis de découvrir, c’est du côté des Enseignements Maternel et Primaire dirigé par le ministre Salimane Karimou. C’est ce que témoigne le taux d’échec le plus élevé enregistré au Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP) à Porto-Novo. Ce taux est au-delà des 70%, où sur 410 enseignants qui ont pris part à cette évaluation diagnostique, seuls 115 ont pu obtenir une moyenne supérieure ou égale à 10, soit un taux de succès de 28,05%. Les résultats nous renseignent qu’au niveau du sous-secteur primaire, seuls 2830 instituteurs sur un total de 9432 ayant composé ont réussi à avoir une moyenne supérieure ou égale à 10.
50%, c’est le taux d’échec enregistré dans les deux ordres d’enseignement (secondaire et maternel-primaire) à en croire les résultats.
Si Salimane Karimou est en colère rouge contre ses instituteurs candidats, au regard des résultats catastrophiques au niveau de la maternelle et du primaire, du côté de son collègue du secondaire, le Professeur Thomas Mahougnon Kakpo semble n’être pas en colère pour ce qui concerne l’évaluation diagnostique de ses enseignants. Ces derniers lui ont permis de s’en réjouir et d’avoir un peu de sourire aux lèvres après avoir puni certains chefs d’établissement pour insuffisance de résultats aux examens de fin d’année scolaire. Car, c’est plutôt le taux d’échec au secondaire après les évaluations qui est insuffisant et peut-être acceptable. Ce taux, en effet, est un peu moins de 25%. Relevons que 6079 enseignants ont fait le bon job sur les 7942 qui ont composé lors de l’évaluation diagnostique. Ce qui donne un taux de réussite de 76,54% pour l’enseignement secondaire.
Faut-il rappeler que cette décision du gouvernement du Bénin d’évaluer les enseignants, en particulier ceux reversés en Agents Contractuels de l’État (ACE) en 2008, vise essentiellement deux choses primordiales :
- jauger le niveau de ces enseignants, en matière de capacités et de performances ;
- permettre d’améliorer le niveau du système éducation afin de redonner au Bénin son nom de Quartier Latin de l’Afrique.
Il convient de relever qu’à en croire le gouvernement du Bénin, cette décision n’exprime pas la volonté manifeste de son chef, le président Patrice Talon, de rendre la vie socialement difficile à ces derniers. Au contraire, il a démontré sa bonne foi en prenant des engagements, notamment en permettant aux enseignants qui auraient échoué, de suivre une formation tout au long de l’année scolaire. Ensuite ces derniers seront évalués à la fin de cette formation. Si par malheur, l’incompétence avait pris en otage la vie d’un enseignant dans ce métier, et qu’à l’issue de cette nouvelle évaluation qui se veut être sans doute la dernière, un enseignant arrivait à échouer, eh bien il sera purement et simplement remercié pour être en mesure d’aller tenter sa chance dans un autre corps de métier que celui de l’enseignement.
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