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Coronavirus : L’artiste saxophoniste, Emmanuel N’djoké Dibango alias « Manu Dibango » tué par le virus à 86 ans

Photo : L’artiste saxophoniste camerounais, Emmanuel N’djoké Dibango alias « Manu Dibango »


La maladie de Février 2020 a confortablement pris place dans le rang des artistes, icônes de la musique africaine et internationale. De son vrai nom, Emmanuel N’djoké Dibango alias « Manu Dibango », après un dur combat contre l’infection du Covid-19, a fini par rendre les armes. Ce mardi 24 mars, la maladie liée au Coronavirus a emporté l’artiste saxophoniste camerounais pour l’éternité à l’âge de 86 ans. Le décès du roi de Soul Makossa est survenu à Paris, la capitale française, tout comme celui de l’artiste congolais, Aurélien Miatsonama alias « Aurlus Mabélé », jeudi dernier. Pour le résumer, il faut noter que l’étoile de la musique camerounaise qui vient de s’éteindre, a entièrement consacré toute son existence à la musique, commençant par son pays natal. Pour le peuple camerounais, notamment, les amoureux des Lions indomptables, Manu Dibango restera inoubliable grâce à son titre phare, hymne pour l’équipe nationale de football du Cameroun lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1972. Le grand Manu, Emmanuel N’djoké Dibango, est né à Douala, au Cameroun, en décembre 1933. Il a fait sa première voix dans la chorale du temple, où sa mère était professeur. À 15 ans quand son père l’envoie étudier en France, trois semaines de bateau pour arriver jusqu’au port de Marseille avec, comme il le raconte dans sa biographie, 3 kg de café dans son sac, une denrée rare dans la France de l’après-guerre, de quoi payer un mois de pension. Dans un entretien accordé à la Radio France Internationale (RFI), le roi de Soul Makossa a fait que son père lui a coupé les vivres quand il avait raté son BAC, ceci à cause de la musique. La légende avait formé un groupe avec un autre compatriote, et tous deux produisaient dans des clubs. Sur leur chemin, le saxophoniste a adopté le jazz pour toujours. Il s’est accroché à son saxophone qui devient son instrument fétiche jusqu’à sa mort ce jour. Manu Dibango va par la suite rejoindre la Belgique où son jazz s’est africanisé au contact de la communauté congolaise en pleine effervescence. Soulignons rapidement que le Congo belge devient indépendant en 1960.

Un artiste qui a marqué plusieurs générations

Le saxophoniste camerounais part pour Léopoldville, au Congo, pour y diriger un club et lancer le twist. Dans ce pays de l’Afrique Central, Manu Dibango s’est ensuite fait connaître avec un tube planétaire, quelques accords au saxophone et un refrain entêtant, avec l’entrée dans la légende, en 1972, de Soul Makossa. Son titre phare, hymne pour l’équipe nationale de football du Cameroun lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1972 l’a rendu est légendaire avec un renommé planétaire. Il faut dire que ce tube lui a permis de faire la conquête des États-Unis où il a été repris par des DJ new-yorkais. Le camerounais va même accuser le jamaïcain, Michael Jackson, de plagiat sur un morceau de l’album « Thriller » qui finira par s’entendre avec ce dernier grâce à un accord financier. Manu Dibango fait son retour en France au début des années 1960, quand son pays, le Cameroun était en guerre civile. Une fois de retour, il sera engagé comme musicien par les stars de l’époque à l’image de Dick Rivers, Nino Ferrer. Manu Dibango va donc découvrir le Rythm and blues. Trois décennies plus tard, notamment dans les années 90’’, l’artiste saxophoniste camerounais va enregistrer un album de reprises des plus grands tubes africains dont entre autres, Wakaafrika, un voyage de Dakar à Cape Town. Les renommés, béninoise Angélique Kidjo, sénégalais Youssou N’Dour, malien Salif Keita, pour ne citer que ces artistes là, y ont participé à l’enregistrement qui sera suivi par beaucoup d’autres albums à l’actif de l’inventeur avant l’heure de la world musique. Il y a de cela 5 ans, Manu Dibango a été fait Grand Témoin de la Francophonie. En effet, le 8 septembre 2015, l’ancienne Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Michelle Jean, a nommé l’artiste saxophoniste camerounais Grand Témoin de la Francophonie aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Rio 2016. Il convient de rappeler que presqu’une semaine avant sa mort, soit mercredi 18 mars, Manu Dibango avait annoncé dans une publication sur sa page Facebook, qu’il poursuivait les soins et a demandé à ses fans de respecter « son intimité ». Aujourd’hui, il n’est plus. Un artiste ne meurt jamais !

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