Débuté le 17 décembre 2019, le Coronavirus accélère sa progression à Porto-Novo comme à Paris. Rappelons que le Bénin enregistre à la date de ce samedi 9 mai, 325 cas confirmés avec 25 patients sous traitement, 62 guéris et 02 décès. Et ce n’est pas encore terminé ! Ce lundi 11 mai sonne comme une délivrance pour les 67 millions de français confinés depuis la mi-mars. C’est la même date qu’a choisi le gouvernement béninois. On dirait que le Bénin suit la France dans la gestion du Coronavirus, pourtant, ils ne sont pas sur le même continent et les réalités diverses. Ces gouvernements qui ont décidé le déconfinement en levant les mesures de confinement à partir de ce jour, annonçant la réouverture des écoles et des commerces plonge les populations dans le KO d’une crise sanitaire comme en 1918. Il y a 100 ans, le monde entier parlait de la crise de la « grippe espagnole ». D’abord, les pays belligérants ont essayé de cacher l’épidémie pour ne pas nuire au moral des populations. La presse espagnole en a parlé la première vue que le pays étant neutre pendant le conflit, il n’y avait pas de censure. C’est d’ailleurs pour cette raison que la crise a été appelée « grippe espagnole », alors qu’on ne sait pas d’où elle est venue. Puis les gouvernements ont été obligés d’agir. Ce qui est intéressant, qu’il faut retenir, c’est qu’ils ont alors mis en place exactement les mêmes mesures qu’aujourd’hui pour le Coronavirus. C’est-à-dire des mesures de distanciation sociale, les seules efficaces en dépit du vaccin. Aussi la quarantaine, l’isolement, les masques, le lavage des mains, bref, c’étaient exactement les mêmes recommandations il y a 100 ans ; et surtout avec les mêmes débats. Pour cette crise qui a duré 2 ans, c’était également la même impatience qui enfle, qui gronde au bout de 2 à 3 mois dès le début. Et les gouvernements étaient obligés de réagir en procédant au déconfinement.
Faudrait pas repartir comme en 1918…
L’histoire renseigne que la crise de septembre 1918 a fait de victimes en trois vagues. Après la levée des mesures de confinement et la réouverture des écoles et des commerces, ça semblait être du passé. Les villageois étaient soulagés d’être passés au travers. Ils avaient repris leurs activités, leur vie d’avant. C’est là qu’est arrivée la deuxième vague. La pandémie a été autrement plus meurtrière et dévastatrice dans le monde entier qu’avant le déconfinement. La pandémie de grippe espagnole a tué de 20 à 50 millions de personnes dans le monde. Elle a pris son temps. Elle a tué en trois vagues avant de disparaître pour de bon, en 1920. Le virus avait muté ; il était plus virulent. Il tuait des vieillards, des enfants, mais aussi de jeunes adultes en 24 heures. C’est exactement ce qui attend le monde en ce moment de la crise du Coronavirus à partir ce jour. Inutile de relever qu’aujourd’hui, l’épidémie de Covid-19 est une crise de la mondialisation, avec des vols aériens incessants qui ont propagé la maladie aux quatre coins de la planète terre. Pourtant, la grippe espagnole a aussi frappé le monde entier en quelques mois alors que l’aviation commerciale n’existait pas. L’histoire nous permet de dire que la mondialisation ne date pas d’hier, mais de Christophe Colomb ! C’était une mondialisation plus lente, mais on voit très bien la diffusion du virus de l’Europe et des États-Unis jusqu’en Afrique, en Inde, dès la deuxième vague du virus en septembre 1918. Et cela s’explique par le fait que les transports communs sont des vecteurs de propagation, mais aussi des lieux de contagion très forts. Si vous arrivez en Europe depuis la Chine après dix heures de vol, il est peu probable que tout l’appareil soit contaminé. A contrario, si vous naviguez 12 jours, vous êtes certain qu’une majorité des passagers est contaminée et c’est une bombe virale qui débarque du bateau que vous avez pris.
Ce n’est pas une prédiction
Il faut reconnaître que s’il n’y a pas eu de mémoire collective de cette grippe, il y a une mémoire intime et familiale de tous ces drames. On n’est pas fait pour enterrer ses enfants. Ce qu’il faut simplement comprendre, c’est que les régions qui n’ont pas été touchées par la pandémie au Bénin comme en France ne l’ont pas été… encore. Elles le seront. Sans vaccin, ce n’est qu’une question de temps. Non seulement les régions seront touchées, mais avec la levée des mesures de confinement trop vite, elles risquent d’être frappées de plein fouet. Il faudra bien finir par sortir, malgré tout. Il faudra bien reprendre nos vies là où on les avait laissées. Mais il faudra garder en tête qu’une ouverture, même contrôlée, risque de se payer en vies humaines. Ce n’est pas une prédiction quand on suit les scientifiques qui se tuent à nous répéter qu’il n’y a pas de certitude. Et pas plus de solution miracle. Pourtant, le spectre d’une deuxième vague, voire d’une troisième, brandi par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est omniprésent. On nage, à cet effet, en plein brouillard. Bien des économistes sont d’avis qu’on doit se préoccuper de santé publique avant d’espérer pouvoir relancer la machine économique. Parce que pour relancer cette machine, il faut qu’une masse critique de gens aient confiance. Confiance de pouvoir recommencer à sortir, à magasiner, à aller au restaurant, au cinéma, en voyage. Confiance de pouvoir consommer sans risques exagérés d’en tomber gravement malade ou d’en mourir. Raison de plus pour jouer de prudence. Peut-être n’a-t-on pas à forcer les choses pour le déconfinement et le maintien de la tenue du scrutin des élections Communales et Municipales du dimanche 17 mai prochain ? Wait and see ! Restez chez vous !
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