Pourrez-vous capter en 5G à partir d’aujourd’hui e, France ? La réponse devrait être oui. En effet, les opérateurs français ont l’autorisation d’émettre en 5G, à partir de ce mercredi 18 novembre. Il faudra encore patienter pour tester cette nouvelle technologie. La « révolution » promise par le président français, Emmanuel Macron, est en marche… à petits pas. Les opérateurs téléphoniques sont autorisés à émettre sur les fréquences n5G sur la totalité du territoire français, à partir de ce jour. Un feu vert, accordé par l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) qui n’est pas synonyme de démarrage en trombe. Pour utiliser cette nouvelle technologie, il faudra en effet encore attendre quelques semaines. Seuls Orange et Bouygues Télécom proposent déjà des forfaits compatibles, mais leurs clients ne verront pas le logo 5G apparaître sur leur smartphone ce mercredi, expliquent les deux entreprises. « Cette date du 18 novembre est une date administrative. », précise-t-on chez Orange. L’entrée en vigueur de cette autorisation d’émettre n’est qu’une première étape dans le déploiement de cette nouvelle technologie qui a coûté 2,789 milliards d’euros aux opérateurs téléphoniques. Les entreprises de télécommunication doivent également demander une autorisation auprès de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR), puis déposer des DIM, pour Dossier d’Information Mairie, s’ils veulent installer de nouvelles antennes.
Forte opposition à la 5G
« Le déploiement de la 5G risque d’être compliqué. », regrette la directrice de la communication de Bouygues Télécom, Caroline Chaix. La route est encore longue. La 5G a suscité une forte opposition politique et populaire ces dernières semaines et a donné lieu à des déclarations-chocs. Le lundi 14 septembre, dans un discours devant des innovateurs, Emmanuel Macron a comparé les anti-5G à des Amish, une communauté religieuse se tenant à l’écart du progrès. Dans un autre registre, le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle se moquait il y a quelques mois des avantages éventuels de cette technologie. Caroline Chaix pointe du doigt ces « réticences » au niveau local, chez certains maires notamment. Pour apaiser les choses, le gouvernement français a demandé aux fournisseurs d’accès de déposer systématiquement le « dossier d’information mairie ». Ce n’était pas obligatoire lorsque de simples modifications sur des antennes préexistantes suffisaient pour émettre en 5G. « On invite les opérateurs à être dans le dialogue avec les élus locaux, et s’il y a des concertations organisées par les municipalités, à s’y inscrire. », avait plaidé le président de l’ARCEP, Sébastien Soriano, à l’issue des enchères pour obtenir les fréquences de la 5G. « On espère qu’elles seront l’affaire de quelques semaines plutôt que de quelques mois. », avait-il exprimé.
Un téléphone compatible et une couverture adéquate
Certains abonnés de Bouygues et d’Orange auront accès à la 5G dans une dizaine voire une vingtaine de jours, assure-t-on chez les deux opérateurs. Encore faut-il être muni d’un téléphone compatible et bénéficier d’une couverture adéquate. Dans un premier temps, seuls les résidents de Paris, Marseille, Lille, Nantes, Montpellier, Lyon, Toulouse, Bordeaux et Rouen capteront la 5G. La technologie a été testée dans ces agglomérations. Elles sont donc déjà équipées. Et pour le reste du grand public ? Sylvain Chevallier, associé en charge des télécoms au sein du cabinet BearingPoint se lance dans un pronostic. « Dans un an, ce sera plus Monsieur et Madame Tout-le-Monde, quand il y aura un réseau qui sera déployé au niveau national. », veut-il croire. Selon les obligations de déploiement fixées par l’ARCEP, chaque opérateur devra implanter 3000 nouveaux pylônes d’ici à 2022, puis atteindre 8000 en 2024 et enfin 10.500 en 2025. Les habitants des petites communes isolées en France ne verront donc pas de si tôt ce petit logo qui fait tant parler. Mais la 5G ne devrait pas être forcément synonyme d’abandon des autres infrastructures. Les laissés pour compte du tout-internet, ceux qui habitent en zone blanche, devraient progressivement obtenir le déploiement du prédécesseur de la 5G. Un accord conclu en 2018 par l’ARCEP oblige les opérateurs à équiper en 4G 75% de leurs infrastructures mobiles situées dans ces zones à partir du 31 décembre prochain. Un autre logo, pour un autre déploiement, pas franchement révolutionnaire cette fois-ci.
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