Photo : Les confrères lauréats, Maria Ressa et Dmitri Muratov
La Presse. Ici au Bénin, elle est le quatrième Pouvoir, mais la volonté d’Alfred Nobel respectée par le Comité Nobel, vient de la placée au premier rang. La Presse, c’est la Paix. Et c’est bien le message qui sous-tend l’attribution du prix Nobel de la Paix cette année. En effet, les confrères Maria Ressa et Dmitri Muratov, la première aux Philippines, le second en Russie, sont les co-lauréats du prix Nobel de la Paix 2021, ce vendredi 8 octobre. Ils sont récompensés tout à l’heure, à Oslo, en Norvège. Ceci en raison de « leur combat courageux pour la liberté d’expression », selon la présidente du Comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, membre du Comité pour la période 2012-2017, réélue pour la période 2018-2023. Oui, un courageux combat ! Car, il faut souligner que dans ces deux pays, la liberté d’expression est trop souvent malmenée. Pour la consœur philippine, elle est connue pour avoir cofondé en 2012, une plate numérique de journalisme d’investigation, dénommée « Rappler ». Un média qui a braqué les projecteurs sur la violente campagne d’anti-drogue controversée et meurtrière du président philippin, Rodrigo Roa Duterte. Quant au confrère, il a dirigé le journal « Novaïa Gazeta » dont il est le fondateur. C’est l’un des rares médias encore indépendant en Russie où la répression s’abatte sur les voix dissidentes. Principal média d’opposition à Pouvoir de Vladimir Poutine, dont un porte-parole a osé saluer le « courage ». Le Comité Nobel les a précisément honorés « pour leurs efforts en faveur de la liberté d’expression, qui est une condition préalable à la démocratie et à une paix durable ». Il faut relever que c’est la première fois que la liberté de la presse est ainsi récompensée du prestigieux prix international. Les lauréats succèdent ainsi au Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), récompensé du prix Nobel de la paix 2020 pour son « action en faveur du rapprochement des peuples, de la suppression ou la réduction des armées permanentes, de la réunion et la propagation des progrès pour la paix ».
Une récompense qui intervient 15 ans après l’assassinat en Russie de la journaliste russe Anna Politkovskaïa. « Maria Ressa et Dmitri Muratov sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables. », a déclaré Berit Reiss-Andersen en décernant le prix lors d’une courte allocution à Oslo, en Norvège. Ancienne correspondante de la chaîne américaine CNN en Asie du Sud-est, Maria Ressa est née en 1963 aux Philippines. « Elle utilise la liberté d’expression pour dénoncer les abus de pouvoir, l’usage de la violence et l’autoritarisme croissant dans son pays natal, les Philippines. », a salué le Comité Nobel. Elle a été honorée par le magazine Time en 2018 pour son engagement dans la lutte contre les fake-news. « Rappler a porté une attention critique sur la campagne antidrogue controversée et meurtrière du régime du président Duterte. », pointe aussi le Comité. « Rien n’est possible sans les faits. Un monde sans faits signifie un monde sans vérité et sans confiance. », a déclaré Maria Ressa juste après avoir reçu son prix couronnant son engagement. Elle s’exprimait dans un entretien diffusé par son média d’investigation. Fondateur du journal Novaïa Gazeta, Dmitry Muratov, 61 ans, se bat pour faire reconnaître l’assassinat dont sa collègue Anna Politkovskaya a été victime en 2006. « Il défend depuis des décennies la liberté d’expression en Russie dans des conditions de plus en plus difficiles. Malgré les tueries et les menaces, le rédacteur en chef Dmitri Muratov a refusé d’abandonner la politique d’indépendance du journal. Il a toujours défendu les droits des journalistes. », a salué le Comité Nobel. Il a participé en 1993 à la fondation de journal pour lequel travaillait Anna Politkovskaïa quand elle a été assassinée en 2006 en Russie. Cinq autres journalistes de la rédaction ont été tués depuis sa création. C’est d’ailleurs à ces victimes qu’il a dédié son prix. « Ce n’est pas mon mérite personnel. C’est celui de Novaïa Gazeta. C’est celui de ceux qui sont morts en défendant le droit des gens à la liberté d’expression. », a déclaré Dmitry Muratov.
Le prix d’économie, le dernier
Rappelons que le prix Nobel de littérature 2021 a été attribué hier, jeudi 7 octobre, à l’africain Abdulrazak Gurnah. Bien avant, mardi 5 octobre, le prix Nobel de physique 2021 a récompensé la prédiction du réchauffement climatique et des travaux sur les systèmes complexes. Le prix Nobel de médecine 2021 a récompensé début de la semaine Nobel, lundi 4 octobre, des découvertes sur les récepteurs de la température et du toucher. Il convient de noter que tous les prix Nobel historiques ont été décernés, ne reste maintenant que le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, qui va de ce fait clôturer la saison, lundi 11 octobre prochain.
Tous le personnel de la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », notamment le Promoteur Directeur Général, Bienvenu Djissa, présentent toutes leurs félicitations aux deux confrères.
Vive la Presse béninoise !
Vive la Presse mondiale !
Vive la confraternité !
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