Photo : Steve Bannon (D) ici avec Donald Trump (G)
Ah oui ! Quand c’est titré « il est inculpé », bon nombre de lecteurs notamment américains, de la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », chercheront à savoir qui c’est parmi les deux personnes en image à la Une. Encore que l’ex-président américain, Donald Trump, est fortement impliqué dans l’affaire de l’attaque contre le Capitole le mercredi 6 janvier dernier aux États-Unis. Eh bien, les membres de la Commission d’enquête de la Chambre des représentants ne sont pas encore à l’inculpation du 45ème président américain. Pour l’heure, il s’agit de son proche allié et ancien collaborateur. « Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a été mis en examen pour son refus de témoigner devant la commission d’enquête de la Chambre des représentants sur l’attaque du 6 janvier dernier contre le Capitole. », a annoncé, vendredi 12 novembre, le département de la Justice. Le témoin a été inculpé d’« entrave » aux prérogatives d’enquête du Congrès, un message clair, selon le président démocrate de la Commission d’enquête, aux autres témoins tentés d’ignorer les citations à comparaître de la commission d’enquête parlementaire. « Cette inculpation devrait envoyer un message clair à tous ceux qui pensent pouvoir ignorer la commission ou essayer de faire obstacle à notre enquête : personne n’est au-dessus de la loi. », a réagi Bennie Thompson.
Protection inapplicable
L’ex-Conseiller de l’ancien président républicain est poursuivi pour avoir refusé de témoigner et de transmettre des documents à la Commission spéciale de la Chambre des représentants qui enquête sur le rôle de Donald Trump dans l’attaque de ses partisans contre le Capitole début de l’année. Malgré sa convocation à la mi-octobre, Steve Bannon ne s’était pas présenté devant les élus en invoquant le droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels. Mais à en croire la Commission, cette protection ne s’applique pas car, Donald Trump n’est plus président et n’a jamais officiellement fait valoir ce privilège de l’exécutif. Steve Bannon, 67 ans, Conseiller discret, mais très influent, avait joué un rôle crucial dans l’élection de Donald Trump en donnant un virage résolument populiste à la campagne du milliardaire républicain en 2016, avant d’être poussé vers la sortie l’année suivante. Il n’exerçait aucune fonction officielle le jour de l’attaque du Capitole, mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission d’enquête. Steve Bannon faisait notamment partie de la « cellule de crise » dirigée par des conseillers de Donald Trump depuis un hôtel de luxe de Washington, la capitale américaine, avant et après l’assaut sur le siège du Congrès.
Steve Bannon encourt entre 30 jours et un an de prison pour chaque chef d’inculpation et sera jugé par un tribunal fédéral. Mais la bataille judiciaire pourrait prendre des mois ou des années, ce qui risquerait de saper l’enquête. Une victoire des républicains aux élections parlementaires de mi-mandat en novembre 2022 signerait également la fin de l’enquête. La Commission d’enquête, qui a déjà entendu plus de 150 témoins, a lancé la semaine écoulée de nouvelles assignations contre des proches du milliardaire républicain, dont son ancienne Porte-parole à la Maison Blanche Kayleigh McEnany ou son Conseiller Stephen Miller. Le témoignage de Steve Bannon est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l’assaut. « Il (Steve Bannon NDRL) est une pièce du puzzle. », a expliqué Adam Kinzinger, un des deux élus républicains de cette commission à majorité démocrate. « Il y a ses commentaires de la veille du 6 janvier qui semblent indiquer qu’il savait ce qui allait se passer. », a ajouté l’élu. « Nous voulons savoir ce qu’il savait. », poursuit-il. Le mardi 5 janvier, soit la veille, Steve Bannon avait notamment affirmé sur un podcast que « tout converge et c’est le moment d’attaquer ». Un autre proche de Donald Trump, à savoir son ancien chef de cabinet Mark Meadows, a également snobé vendredi dernier une citation à comparaître devant la Commission d’enquête.
Le journal quotidien de la Maison Blanche
Ce dernier a invoqué une décision judiciaire annoncée jeudi dernier, qui suspend temporairement jusqu’au 30 novembre la transmission de documents internes de la Maison Blanche à la commission parlementaire. L’ex-président avait invoqué le droit de l’exécutif à garder certaines informations secrètes. Les documents en question comprennent notamment les dossiers d’anciens proches conseillers de Donald Trump ainsi que le journal quotidien de la Maison Blanche (un compte-rendu de ses activités, déplacements, briefings et appels téléphoniques). Mais pour la Commission d’enquête, le président Joe Biden a autorisé la publication des documents et Mark Meadows est dans l’obligation de témoigner au risque d’être lui aussi inculpé d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès. Le 6 janvier, des milliers de partisans de Donald Trump s’étaient réunis à Washington au moment où le Congrès certifiait la victoire de Joe Biden. L’ancien magnat de l’immobilier s’était adressé à la foule, martelant, sans fondement, que l’élection lui avait été « volée ». Plusieurs centaines de manifestants s’étaient alors lancés à l’assaut du temple de la démocratie américaine, semant le chaos et la violence jusque dans l’hémicycle. Il convient de rappeler que Donal Trumpe avait été acquitté en février à l’issue d’un procès au Congrès pour « incitation à l’insurrection ».
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