Photo : L’ancienne Première ministre britannique, Liz Truss
Elle n’aura tenu que 43 jours. Soit à peine deux mois. Après avoir pris la relève du 10 Downing Street suite au départ de Boris Johnson, Liz Truss a finalement démissionné de son poste de Première ministre, ce jeudi 20 octobre. Ces deux mois ont été extrêmement difficiles pour cette libérale convaincue qui pouvait s’enorgueillir du soutien de son prédécesseur. Les forces du parti conservateur auront été trop fortes. Forcée de remplacer son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, après un budget désavoué par les marchés, elle avait affronté un mercredi particulièrement difficile. Une journée marquée notamment par la démission de sa ministre de l’Intérieur. « Au vu de la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j’ai été élue par le Parti conservateur. J’ai donc parlé à sa majesté le Roi pour lui notifier que je démissionne. », a déclaré devant le 10 Downing Street Liz Truss, qui devient la cheffe de gouvernement à la longévité la plus courte de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni.
Une majorité de plus en plus frondeuse
Elle a précisé qu’un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité « d’ici à la semaine prochaine » pour la remplacer. Un responsable du parti conservateur a confirmé plus tard que le nouveau Premier Ministre britannique serait désigné d’ici au vendredi 28 octobre prochain. De quoi susciter l’ire des travaillistes qui réclament eux des élections générales. Ce jeudi matin encore, elle semblait pourtant s’accrocher au pouvoir, un porte-parole assurant à la mi-journée qu’elle « travaillait » avec son ministre des Finances, Jeremy Hunt, pour préparer leur plan économique de moyen terme. Mais en fin de matinée, elle a rencontré le député à la tête du puissant Comité 1922 chargé de l’organisation interne du parti conservateur (et donc d’une éventuelle procédure de remplacement), au moment où la dirigeante conservatrice se débattait avec une majorité de plus en plus frondeuse, la liste de parlementaires demandant son départ s’allongeant d’heure en heure.
Plus impopulaire que jamais dans l’opinion, sans programme économique après l’humiliant renoncement aux baisses d’impôts et ayant dû se priver de deux de ses plus importants ministres, Liz Truss avait beau assurer qu’elle voulait rester en place, son maintien à Downing Street semblait bien compromis. Réagissant peu après l’annonce de cette démission, le président français, Emmanuel Macron, a dit espérer que « la Grande-Bretagne puisse trouver le plus rapidement possible la stabilité ». En pleine crise économique du coût de la vie, qui voit des millions de britanniques souffrir de l’inflation, le parti conservateur réenclenche une élection interne pour se trouver un nouveau dirigeant (le cinquième en six ans), alors que la précédente a eu lieu cet été, après la démission de Boris Johnson, sur fonds de scandales à Downing Street et dans la majorité.
Quels seront les candidats ?
Depuis des jours, plusieurs noms circulent pour succéder à Liz Truss, comme ceux de Rishi Sunak, Jeremy Hunt, Penny Mordaunt (la ministre chargée des relations avec le Parlement) voire même Boris Johnson, le Premier Ministre qu’elle a remplacé en septembre. Les Tories ont décidé d’éviter des législatives anticipées, au moment où l’opposition travailliste caracole en tête dans les sondages. Mais le chef du Labour Keir Starmer a appelé à convoquer une élection générale dès « maintenant » et non fin 2024 ou début 2025 comme prévu.
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