Photo : L’ex-président de la FFF, Noël Le Graët
Fin février dernier, est un chapitre de l’histoire du football français qui se tourne ainsi. Après onze ans à son poste du président de la Fédération Française de Football (FFF), l’ancien maire de Guingamp a finalement démissionné. C’était bien ce mardi 28 février, Noël Le Graët a été rattrapé par les accusations de harcèlement sexuel, une déclaration injurieuse à l’égard de Zinédine Zidane et un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche quant à sa manière de diriger la plus puissante fédération sportive de France. Ce dernier, diligenté par le Ministère français des Sports avait conclu mi-février dernier, à des « dérives de comportement », jugés « incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée ».
Contester devant la justice
D’après nos confrères du journal français L’Équipe, dont les informations ont été confirmées par Radio France, ce sont ses proches et sa famille qui ont poussé Noël Le Graët à démissionner, notamment afin de protéger leur réputation et celle de ses entreprises. L’intéressé continue malgré cela de nier les accusations portées contre lui et entend les contester devant la justice. Tant et bien qu’un petit doute subsistait encore ce mardi matin quant à l’annonce qu’allait faire Noël Le Graët à son « Comex », tant l’entrepreneur breton avait mis du cœur ces dernières semaines à démentir toutes les accusations de harcèlement, dénonçant une mission d’audit « biaisée ».
« Comex », autrefois si fidèle
L’ancien maire de Guingamp a néanmoins dû se rendre à l’évidence : son « Comex », autrefois si fidèle, ne le soutenait plus, même si beaucoup de membres continuaient d’insister ces derniers jours sur l’action du dirigeant dans ses premières années de mandat, marquées par le redressement financier de la « 3F » après le scandale du Mondial-2010 en Afrique du Sud. « C’est un grand dirigeant, la fédération est l’une des fédérations les mieux gérées. Je pense qu’il faudra faire un bilan global une fois que vous aurez tous les éléments. », avait par exemple souligné Jean-Michel Aulas, membre influent du Comité et président de Lyon, quelques minutes avant la réunion de mardi.
Le début d’un chantier pharaonique
La reconstruction de la FFF peut désormais s’ouvrir, et elle sera sans doute agitée. Le président de la Ligue de Paris-Île-de-France, Jamel Sandjak, a ainsi déjà jeté le flou en démissionnant ces derniers jours du comité exécutif. Beaucoup lui prêtent des ambitions présidentielles et rappellent qu’une Assemblée générale peut, statutairement, être convoquée par le quart de ses membres, composés de délégués des clubs, Ligues et districts locaux. Cette hypothèse pourrait conduire à la révocation du « Comex ». Au cœur de ces débats de mardi, l’état-major de la « Fédé » devait aussi se positionner sur un cas très inflammable, celui de l’équipe de France féminine et de sa sélectionneuse Corinne Diacre, fragilisée après la mise en retrait de ses trois joueuses phares Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui critiquent son management.
À cinq mois de la Coupe du Monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet – 20 août), la crise est insoluble à la Fédération Française de Football. Donner raison aux joueuses en écartant Diacre reviendrait à leur donner le pouvoir, une dangereuse jurisprudence. Mais l’inaction face à une fronde inédite réduirait sans doute à néant les chances de titre en Océanie… Jean-Michel Aulas, responsable du foot féminin au « Comex », a en tout cas choisi son camp. « Cela me paraît difficile objectivement de lutter contre l’avis des joueuses. », explique-t-il à L’Équipe. Le « Comex » suivra-t-il cet avis ? La rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », n’ont pas la réponse à cette question ici à Porto-Novo. Wait and see Paris.
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