Les couleurs parlent parfois plus que les mots. C’est à nouveau le cas dans la synthèse de neuf années de travaux sur le climat qu’a publié le GIEC, ce lundi 20 mars. Pensé comme un « guide de survie de l’humanité », ce rapport acte que le réchauffement mondial atteindra +1,5 °C dès 2030-2035, par rapport aux niveaux de la période 1850-1900. Une projection valable dans presque tous les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre de l’humanité à court terme, compte tenu de leur accumulation depuis un siècle et demie. Le groupement de scientifiques de l’ONU insiste par ailleurs sur le fait que les huit dernières années qui ont déjà été les plus chaudes que le monde a connues récemment compteront parmi les plus fraîches d’ici une génération, quels que soient les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre.
D’ici quelques décennies
En France, les sécheresses, les incendies des Landes, les glaciers immémoriels qui fondent, les fleuves qui se vident, et les villes qui suffoquent de l’été 2023 pourraient presque passer pour une banale carte postale d’ici quelques décennies. C’est ce qu’illustre ce graphique auquel a notamment contribué Friederike Otto, co-autrice de la synthèse.
Comme vous pouvez le voir, le graphique démarre aux années 1900 et se termine en 2100. À partir de 2020, cinq scénarios sont proposés suivant les émissions de gaz à effet de serre, allant de très basses à très hautes. En dessous de la frise, le GIEC propose trois exemples générationnels : une personne née en 1950, une deuxième née en 1980, et une troisième en 2020. Les années passant, elles sont amenées à expérimenter des changements de températures plus ou moins violents.
« En raison de la montée inévitable du niveau des océans, les risques pour les écosystèmes côtiers, les personnes et les infrastructures continueront à augmenter au-delà de 2100. »
Rapport du GIEC
Une personne née en 1950 aura connu au cours de sa vie une élévation autour de 1,1 °C par rapport au niveau de la période 1850-1900. En revanche, la personne née en 2020 commencera sa vie avec un réchauffement à +1,1 °C et sera plus susceptible de la terminer sur un scénario entre +2 °C et +3 °C, voire dans le scénario des émissions les plus hautes entre +3,5° et +4 °C. Le GIEC note d’ailleurs que pour les scénarios d’émission de gaz à effet de serre intermédiaire, haute, et très haute, les températures continuent d’augmenter après 2100. « En raison de la montée inévitable du niveau des océans, les risques pour les écosystèmes côtiers, les personnes et les infrastructures continueront à augmenter au-delà de 2100. », soulignent-ils aussi. Ce constat souligne la nécessité de mener de front les efforts d’adaptation au changement climatique et ceux de réduction des émissions pour ne pas l’aggraver encore plus. « Des réductions profondes, rapides et prolongées des émissions (…) conduiraient à un ralentissement visible du réchauffement mondial en environ deux décennies. », écrit aussi le groupe de scientifiques pour le compte de l’ONU.
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