Photo : Le Centre Aquatique Olympique (CA) de Saint-Denis
C’était il y a six ans. Ce sera dans un an. En septembre 2017, à Lima au Pérou, Anne Hidalgo et Tony Estanguet menaient la candidature de Paris pour les JO de 2024. Six ans plus tard et à un an de la cérémonie d’ouverture, prévue le vendredi 26 juillet, soit dans exactement 365 jours pile. Depuis sa désignation comme ville hôte à Lima, la capitale française a mis les bouchées doubles pour accueillir le plus grand évènement sportif de la planète. Mais entre le projet de candidature développé pour convaincre le CIO et la réalité que vivront des milliers d’athlètes et des millions de spectateurs, quelques différences notables sont déjà apparues.
Voici quelques exemples des retouches et renoncements à l’initiative des organisateurs ou des autorités politiques.
La piscine olympique sans natation
Un des seuls ouvrages sportifs construits pour les JO de Paris est le Centre Aquatique Olympique (CA) de Saint-Denis. Mais, il n’accueillera pas la compétition de natation ! Situé en face du Stade de France, le CAO et son impressionnante charpente en bois, servira pour les compétitions de water-polo, de plongeon et de natation synchronisée. En effet, pour faire face au risque de dérive budgétaire, ce bâtiment, construit sur des fonds publics, a été redimensionné. Exit alors la natation, partie dans un premier temps dans des bassins temporaires jouxtant le CAO, puis finalement dans l’Ouest de Paris, à la Paris-La Défense Arena. Une fois les JO terminés, trois bassins, payés par le comité d’organisation (fonds privés), seront donnés à des collectivités de Seine-Saint-Denis, territoire en mal de piscines. À charge aux villes de construire et de financer le bâtiment qui abritera chaque bassin.
Voyager gratuitement…
Alors que le dossier de candidature prévoyait que « tous les détenteurs de billets pourraient voyager gratuitement sur l’ensemble du réseau d’Île-de-France le jour de la compétition concernée », cela ne sera finalement pas le cas. L’instance qui organise les transports franciliens, Île-de-France Mobilités (IFDM), présidée par la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse (LR), est aux prises avec le gouvernement pour demander de l’argent supplémentaire. La gratuité pour les quelque 10 millions de spectateurs n’est plus au goût du jour. Une tarification spécifique pour les visiteurs des JO est à l’étude, a récemment dit IDFM. Initialement, les médias devaient tous intégrer le « village des médias » situé au Bourget en Seine-Saint-Denis. Mais, au fil des mois, ce site a pris du plomb dans l’aile. D’abord parce que les lignes 16 et 17 du métro qui devaient le desservir n’arriveront pas à temps pour les JO. Et ensuite parce que cette zone qui devait accueillir aussi des épreuves comme le tir, le volley et le badminton s’est vidée, et ne recevra plus que l’escalade.
Les médias éparpillés
Le centre de presse principal sera finalement dans l’Ouest de Paris. Au Bourget, subsisteront notamment les techniciens d’OBS (Olympic Broadcasting Services), qui utiliseront le parc des expositions du Bourget. « Un village des médias d’une capacité de 4 000 chambres offrira une solution d’hébergement pratique, confortable, à des tarifs abordables », expliquait le dossier de candidature. En réalité, une partie seulement des logements, 700, doit être réalisée pour l’été 2024.
Pas touche au secteur Tour Eiffel – Trocadéro
Contrairement à ce que souhaitait Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, ville hôte, le réaménagement de la perspective entre la Tour Eiffel et le Trocadéro ne se fera pas. Baptisé « One », ce projet promettait notamment de végétaliser et piétonniser l’axe entre le Trocadéro et la Tour Eiffel. Après l’abandon des constructions au pied de la Tour, face à l’émoi provoqué par l’abattage prévu d’une vingtaine d’arbres, c’est l’opposition de la préfecture à la fermeture de certaines voies qui a bloqué. Résultat : ce sont les versions actuelles du Trocadéro et de la Tour Eiffel qui apparaîtront sur les télés du monde entier lors de la cérémonie d’ouverture ou des matchs de beach-volley sont prévus sous la Tour Eiffel.
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