Son nom officiel est « leptospirose », mais elle est aussi connue sous le nom de « maladie du pipi de rat ». Tout comme les E. coli, c’est une bactérie présente dans la Seine où Anne Hidalgo doit se baigner ce mercredi 17 juillet. L’objectif pour la maire de Paris est de montrer à ses détracteurs qu’il est tout à fait possible de nager sans risque dans le fleuve, où se dérouleront deux épreuves des Jeux Olympiques (JO) qu’organise la capitale française dans neuf jours. Donc sans attraper ladite leptospirose. Le fleuve qui traverse Paris sera une attraction centrale durant les festivités sportives. C’est sur la Seine que commenceront les Jeux Olympiques avec une cérémonie d’ouverture qui promet d’être grandiose. Et c’est aussi dans la Seine que doivent se dérouler les épreuves de triathlon, de natation-marathon et de paratriathlon, mais le fleuve sera-t-il propre à la baignade ?
Se baigner sans risque ?
Alors pour contrer les cyniques et les « gnagnagna », décriés par Anne Hidalgo, la maire de Paris a promis de se baigner elle-même dans la Seine. Mais s’il y a autant de scepticisme, c’est parce qu’à un mois des JO, le fleuve n’était toujours pas baignable. Problème ? la concentration de deux types de bactéries (Escherichia coli et les entérocoques), était beaucoup trop importante, synonyme de contamination fécale. Mais une autre bactérie, qu’on ne recherche d’ailleurs pas vraiment, se cache dans les eaux de la Seine : la Leptospira interrogans. C’est une bactérie présente dans l’urine de rongeurs, comme les rats que les parisiens ne connaissent que trop. Avec la pluie, qui nettoie le trottoir parisien, elle se retrouve dans la Seine, et peut y survivre pendant plusieurs jours. Via des lésions au niveau de la peau ou des muqueuses, elle peut alors infecter les humains. On tombe alors malade de la leptospirose, d’où son surnom « maladie du pipi de rat ».
Pas de symptôme spécifique
Comment savoir si vous êtes infecté ? « Il n’y a pas de symptôme spécifique, c’est un symptôme grippal », répond Mathieu Picardeau, chercheur spécialisé sur la leptospirose à l’Institut Pasteur. « Typiquement, une grosse grippe qu’on va attraper en plein été après s’être baigné en eau douce. Donc ça va être une forte fièvre, des courbatures et pour les formes les plus graves ça va être des atteintes hépatiques et rénales qui peuvent même dans certains cas entraîner la mort. », précise le chercheur. Rappelons qu’en 2018, un triathlète en est d’ailleurs mort après une épreuve dans le lac des Dagueys, près de Bordeaux. Afin de se prémunir de la maladie, la maire de Paris a donc plusieurs choix : « certains athlètes utilisent des pansements là où il y a des lésions au niveau de la peau, d’autres prennent des antibiotiques avant la course. », précise Mathieu Picardeau. Il convient de dire qu’il existe aussi un vaccin disponible en France, mais celui-ci n’est pas remboursé par l’Assurance maladie, coûte 112 euros la dose, d’autant plus qu’il en faut trois pour que le vaccin soit efficace. Les jardiniers de Paris, eux, le réclament.
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