« (…) L‘objet est retiré du catalogue, mais il est toujours à vendre ». C’est une entreprise du cabinet Million fin semaine dernière, de procéder à la vente aux enchères de divers d’objets d’Art. Au rang de ces derniers se trouve la récade du roi Béhanzin. Vendredi 20 décembre donc, la plus grande place de ventes aux enchères publiques au monde depuis 1852 située au cœur de la capitale française, à savoir l’hôtel Drouaut, a été le cadre de cette vente aux enchères. Le principal objet qui a retenu l’attention du monde patrimonial est cette récade de l’ancien souverain du royaume du Dahomey. De Paris, les voix ont retenti jusqu’à Porto-Novo. Bonjour la réaction du gouvernement du président Patrice Talon.
Une réaction qui parvient à obtenir la suspension de la vente. « Le Bénin apprit qu’il y avait la vente de deux objets, le gubasa (c’est un sabre) du roi Béhanzin et son makpo, c’est-à-dire un sceptre. », explique d’abord le patron du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts (MTCA). « Le Bénin, avec l’appui du ministère français de la Culture, a obtenu la suspension de la vente aux enchères. Tous les objets qui ont été pillés à l’époque ne se retrouvent pas systématiquement dans les collections publiques de la France. », a affirmé Jean-Michel Hervé Abimbola. « Il y a plusieurs objets qui sont aux mains de confessions religieuses et de personnes privées. », a-t-il précisé sur les antennes de RFI.
D’une réaction d’autorités à une autre. Une voix du cabinet Million juge l’intervention du gouvernement béninois de « la diplomatie ». « Ils n’ont pas autorité pour le faire, mais c’est de la diplomatie…», arguant-on du côté de Paris. « C’est la dernière vente de l’année et nous n’avons pas voulu aller au bras de fer… L‘objet est retiré du catalogue, mais il est toujours à vendre. », prévient-elle. Connu de tous que le trésor royal, propriété du célèbre roi Béhanzin, l’un des héros de la défense de la terre africaine contre la colonisation française est toujours en vente (sans être exposé), est-ce à dire que le Bénin pourrait le racheter au vendeur, l’héritier d’un ancien soldat des troupes coloniales ?
La réponse est claire. « Nous ne mettons pas sur le marché parce que le Bénin n’a pas vocation à faire monter des enchères, mais nous utilisons tous les mécanismes possibles et légaux bien évidemment pour pouvoir obtenir ces rapatriements. », répond le ministre béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts. « Nous sommes en discussion, non seulement avec les autorités françaises, avec la famille concernée, et également avec la maison de vente. », a fait savoir Jean-Michel Hervé Abimbola. « La récade en question n’a pas été offerte aux troupes coloniales, mais plutôt pillée. », renchérit la présidente de la Fondation d’art Zinsou.
La franco-béninoise, fille de l’ancien Premier ministre du précédent gouvernement du président Thomas Boni Yayi (2006-2016) exige sa restitution. « Elle devrait donc être restituée au Bénin au même titre qu’une vingtaine d’œuvres rendues par la France en 2021. », soutient Marie-Cécile Zinsou, en réaction au motif de la maison de vente : « cette récade du roi Béhanzin a été offerte aux troupes françaises à la fin du XIXe siècle ». Il urge que les autorités de Porto-Novo avec à leur tête, le chef du gouvernement, le président Patrice Talon, fassent échec à cette entreprise encore en cours. Soit il faut l’acheter à son prix de vente 8000 euros, environ 5.200.000 FCFA, soit le prendre. Pourvu que le trésor royal rentre au Palais d’Abomey.
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