La station de radio Omega, la plus écoutée au Burkina-Faso, ne va plus émettre. C’est l’essentiel à retenir de la décision prise ce samedi 2 août par les autorités de Ouagadougou. Trois mois de suspension est la peine infligée à l’organe de presse par le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) équivalent de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ici au Bénin. L’instance chargée de la régularisation des médias burkinabè n’a pas apprécié le terme employé pour qualifier le pouvoir en place à la tête du pays des hommes intègres.
Terme « junte »
En effet, dans le traitement des éléments de la couverture médiatique de la manifestation publique du mercredi 30 juillet dernier, où la population interpellait le gouvernement à faire la lumière sur la mort survenue en détention, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du web activiste burkinabè, Alino Faso, un proche du président burkinabè Capitaine Ibrahim Traoré, la rédaction de la radio Omega a employé le terme « junte » pour qualifier les autorités militaires au pouvoir.
« Négligence » et « manque de professionnalisme »
À l’entendement du CSC, c’est « malveillant et discourtois » de tenir ce terme à l’égard des dirigeants actuels du Burkina-Faso. Ce qui constitue une violation de la Charte du journalisme en vigueur dans le pays. L’instance décide donc de sanctionner la radio Omega pour des faits de « négligence » et « manque de professionnalisme » à une suspension de trois mois. Le CSC ne s’est pas arrêté là. L’obligation a été donnée au média de présenter des excuses publiques « à l’endroit des autorités burkinabè, des lecteurs et des auditeurs ».
Sanction disproportionnée
Aux yeux des défenseurs de la liberté de la presse au Burkina-Faso, cette sanction est disproportionnée. Selon ces derniers, la décision du CSC constitue une entrave à la libre expression. Faut-il rappeler que cette sanction est la deuxième qui intervient deux ans exactement pour la radio Omega. L’organe avait été sanctionné de même peine en août 2023 pour ses critiques sur le coup d’état militaire qui a emporté l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum sous les commandements du général Abdourahamane Tiani, le 26 juillet 2023, qui dirige le pays jusqu’à ce jour.
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