Photo : L’ex-ministre des armées du Togo, Marguerite Gnakadé
Déposée à la prison civile de Lomé, vendredi 19 septembre, après son interpellation, mercredi 17 septembre, à son domicile dans la capitale togolaise, l’ancienne ministre des Armées du Togo, connaît désormais les charges qui pèsent contre elle. Ceci à travers un communiqué du procureur général de la République. Les avocats de Marguerite Gnakadé dénoncent un dossier bâti pour « faire taire » une voix critique du régime.
Atteintes à la sûreté de l’État
En effet, dans un communiqué lu sur les plateaux de la TVT, la télévision nationale togolaise, samedi 20 septembre, le procureur de la République, Talaka Mawama, a évoqué « des agissements réitérés constitutifs d’atteintes à la sûreté de l’État ». À en croire le magistrat, l’ex-ministre des Armées est poursuivie pour plusieurs infractions :
– incitation à la révolte contre l’autorité de l’État
– publication de fausses nouvelles de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées,
– trouble aggravé à l’ordre public,
– entrave au bon fonctionnement de la justice.
Détruit un « élément de preuve »
L’autorité judiciaire indique dans le communiqué que l’ancienne ministre aurait délibérément détruit un « élément de preuve » lors de sa garde à vue. Ce n’est pas la préoccupation des avocats de la mise en cause. « Je n’ai pas eu de nouvelles, depuis son déferrement devant le juge vendredi. », déclare Me Elom Koffi Kpadé. D’après le Conseil de Marguerite Gnakadé sur les antennes de RFI, aucune preuve solide ne vient étayer les accusations portées à l’encontre de sa cliente. « On essaie juste de faire taire des voix qui dérangent et, en réalité, il s’agit d’un procès politique. », a soutenu Me Elom Koffi Kpadé.
Courant le mois de juillet à septembre
Figure critique des actions du président du Conseil des ministres, Faure Essozimna Gnassingbé, Marguerite Gnakadé est accusée d’avoir multiplié, courant le mois de juillet à septembre, des « appels séditieux à l’armée ». Dans le même esprit, selon les autorités de Lomé, l’ex-ministre aurait également rencontré à plusieurs reprises le chanteur engagé Aamron, à l’état civil Narcisse Tchala Essowè, lui aussi connu pour sa prise de position contre le régime Gnassingbé.
Aamron, deuxième arrestation
L’artiste Aamron, sous contrôle judiciaire après avoir été arrêté, est poursuivi pour des faits similaires à savoir notamment le soulèvement contre l’autorité de l’État, la diffusion de fausses nouvelles et outrages envers les représentants de l’autorité publique. Rappelons que l’artiste est à sa deuxième arrestation après celle intervenue fin mai dernier.
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