Photo : La présidente des femme juriste du Bénin, Me Falilatou Sèguilola Alexandrine Victoire Saïzonou Bédié, à Cotonou, ce mercredi 19 novembre
Africain Women Lawyers Associations (AWLA) 2025 International Conference, littéralement la Conférence internationale 2025 de l’Association des Femmes Juristes Africaines (AFJA) s’est ouverte, ce mercredi 19 novembre, à Cotonou, autour d’un thème ambitieux : « De la marge à la priorité ou de la marginalité à la généralisation : La femme africaine dans un développement durable et sans entraves ». Une orientation forte, qui a donné lieu à une prise de position particulièrement remarquée de la présidente de l’Association des Femmes Juristes du Bénin (AFJ-B), en présence de ses consœurs au barreau à l’image de la présidente de l’Association des Femmes Avocates du Bénin (AFA-B), Me Nadine Dossou-Sakponou.
« Faire passer la femme africaine de la marge à la priorité, c’est changer de modèle de développement, c’est comprendre qu’aucune politique économique, écologique ou sociale ne peut réussir sans elles (…) »
Me Falilatou Sèguilola Alexandrine Victoire Saïzonou Bédié
Dans un discours à la tonalité résolument volontariste, la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info.» du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo, ont noté, à Azalaï hôtel de Cotonou, ce matin que Me Falilatou Sèguilola Alexandrine Victoire Saïzonou Bédié a appelé à une refonte profonde des modèles de développement sur le continent. « Faire passer la femme africaine de la marge à la priorité, c’est changer de modèle de développement, c’est comprendre qu’aucune politique économique, écologique ou sociale ne peut réussir sans elles, c’est investir dans leur leadership, leur protection, leur autonomie et leur capacité à transformer leurs communautés. », a affirmé l’avocate devant une assemblée réunissant juristes, responsables politiques, chercheuses et acteurs de la société civile venus de plusieurs pays africains.
Un plaidoyer pour un développement « avec » les femmes, et non « pour » elles
Selon la présidente, persister dans les approches de développement qui ne considèrent les femmes qu’en périphérie revient à se priver « du moteur le plus puissant de transformation sociale durable » dont dispose l’Afrique. La défenseur des causes des femmes et des filles a ainsi rappelé que les femmes représentent l’essentiel de la force agricole, commerçante et associative du continent, tout en restant confrontées à des discriminations juridiques et institutionnelles persistantes. Le thème retenu cette année par l’AWLA vise précisément à questionner les structures qui maintiennent les femmes dans un rôle secondaire et à proposer des stratégies pour généraliser leur participation aux décisions publiques, économiques et communautaires. Pour les organisatrices, il ne s’agit plus seulement de lutter contre la marginalisation, mais de revendiquer une présence centrale, systémique, « incontournable » des femmes africaines dans la gouvernance du développement durable.
Entre défis juridiques et impératifs politiques
Les débats de la conférence s’attachent à analyser les mécanismes juridiques pouvant garantir cette transformation. Réformes des lois foncières, renforcement des dispositifs de protection contre les violences, égalité dans l’accès aux ressources productives, reconnaissance du leadership féminin : autant de chantiers évoqués comme indispensables pour que la promesse d’un développement « sans entraves » devienne réalité. La présidente de l’AFJ-B a également insisté sur l’urgence d’investir dans l’éducation des filles, le mentorat professionnel et la représentation politique. « Une Afrique qui avance sans ses femmes est une Afrique qui recule. », a martelé Me Falilatou Sèguilola Alexandrine Victoire Saïzonou Bédié, appelant les gouvernements à traduire leurs engagements internationaux en politiques publiques concrètes.
Cotonou, carrefour d’un mouvement continental
En accueillant cette édition 2025 d’AWLA, Cotonou, la capitale économique béninoise se positionne comme un espace de réflexion stratégique sur la justice de genre en Afrique. La conférence devrait aboutir à une déclaration commune proposant un cadre d’action continental pour la décennie à venir. Un document attendu, qui pourrait servir de feuille de route aux institutions africaines, aux États et aux organisations partenaires. En clôturant son intervention, la présidente a rappelé l’enjeu fondamental de cette rencontre : « Passer de la marge à la priorité n’est pas un slogan. C’est un impératif de justice, d’efficacité et d’avenir ». L’Afrique, semble-t-elle dire, ne pourra prétendre au développement durable que lorsque ses femmes ne seront plus des bénéficiaires, mais des actrices centrales de la transformation du continent. À noter que la Conférence prend fin, le samedi 22 novembre prochain.
















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