Photo : Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko
Trois semaines à peine après le retentissant Téra Meeting du 8 novembre, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko revient, ce vendredi 28 novembre, devant l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour l’exercice désormais attendu des questions d’actualité au gouvernement (un passage jugé crucial dans un contexte politique tendu). Le chef de l’Exécutif sénégalais est officiellement convoqué pour la séance à partir de 9h (heure locale), en respect aux dispositions de l’article 104 du Règlement intérieur du Parlement sénégalais.
Un retour sous haute surveillance
Sa présence sera soutenue par celle de l’ensemble des membres du gouvernement pour témoigner d’un échange frontal sur la mise en œuvre des réformes, les engagements de l’exécutif, et les dossiers sensibles du pays. Ce rendez-vous intervient sous une haute tension politique. En effet, depuis le Téra Meeting du 8 novembre, l’opposition parlementaire, notamment notamment le groupe Takku Wallu Sénégal, a annoncé son boycott de la séance. Elle justifie ce choix comme « un impératif de cohérence et de responsabilité » pour préserver la dignité de l’institution.
Le Téra Meeting, le momentum politique
Le Téra Meeting, organisé sur le parking du stade Stade Léopold Sédar Senghor, avait attiré une foule importante. Le Premier ministre y avait livré un discours très politique, dénonçant ce qu’il qualifie de « dette cachée » héritée de l’ancien régime et appelant à la dissolution de l’Alliance Pour la République (APR) de l’ex-président Macky Sall, coupable, selon lui, de « haute trahison d’État ». Il en avait profité pour plaider pour la « transparence », la « bonne gouvernance » et la moralisation de la vie publique ; des thèmes qui devraient sans doute être au cœur des questions des députés ce vendredi où l’homme fort du PASTEF Les Patriotes va essayer de consolider son momentum politique.
Enjeux et attentes
Pour l’Exécutif, cette convocation du Législatif représente l’occasion de démontrer sa capacité à répondre aux attentes du pays, en matière de fraternité nationale, de rigueur dans la gestion des finances publiques, et de respect des engagements pris. Pour l’opposition, c’est une tribune pour dénoncer les dérives, réclamer des comptes, ou affirmer son désaccord. Mais avec le boycott annoncé, la portée politique pourrait être amoindrie, et l’exercice risquer de manquer de l’éclat d’un débat réellement pluraliste.
Un test de crédibilité pour Sonko
Pour l’espoir de la jeunesse sénégalaise, cet exercice républicain d’aujourd’hui est un test de crédibilité institutionnelle : après avoir mobilisé les foules en meeting, il doit désormais s’expliquer devant la Représentation nationale. La manière dont Ousmane Sonko répondra (et comment les députés réagiront) sera scrutée. Il est clair que ce rendez-vous pourrait bien définir, pour les semaines à venir, l’équilibre politique au Sénégal, à savoir surtout entre ambition de réforme d’un côté, défi démocratique de l’autre.
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