Photo : Le président Patrice Talon et son Directeur de Cabinet Militaire, Général Bertin Bada
Quelques heures après un lever du jour marqué par une brusque montée de tension dans la capitale économique béninoise, Cotonou, la rédaction de differenceinfobenin.com a pu joindre, ce matin, le Directeur de Cabinet Militaire du chef de l’État Patrice Talon. Une intervention brève, grave, mais révélatrice de la situation nationale après l’annonce de l’irruption d’un groupe de militaires cagoulés sur le site de la SRTB, dans ce qui s’apparente à une tentative coordonnée de renversement du pouvoir.
Une opération ciblée
L’échange débute par une formule protocolaire : « Mes devoirs mon Général ! Comment allez-vous ce matin ? ». Mais la réponse du haut gradé tranche immédiatement avec les usages militaires. « Je ne peux pas vous dire que je vais bien. Ils (les putschistes) n’ont pas réussi à m’avoir. Pour l’heure, moi j’importe peu. C’est le pays qui compte. Je dois vous laisser, le devoir m’appelle. », a confié Général Bertin Bada. Des mots lourds, qui confirment que les événements de ce dimanche 7 décembre ne relèvent pas seulement d’une rumeur ou d’un acte isolé, mais bien d’une opération ciblée contre certaines figures de l’appareil sécuritaire.
Une journée de confusion et de crispation
Ce matin, un groupe de militaires en cagoulés ont pris d’assaut la Société de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (SRTB), point stratégique dans tout scénario de prise de pouvoir. Les forces régulières auraient rapidement été déployées, empêchant la suite de diffusion de message putschiste, en traînant la suspension d’émission du signal de la chaîne nationale. Dans l’entourage du pouvoir, la consigne reste à la prudence et au silence, le temps de stabiliser la situation. Mais l’aveu du Général Bada laisse entendre que certains hauts responsables auraient été directement visés.
Un État en vigilance maximale
En déclarant « C’est le pays qui compte », le Directeur de Cabinet Militaire du président de la République réaffirme la ligne officielle : la préservation des institutions est la priorité absolue, au-delà des menaces individuelles. Son appel au devoir, avant de couper court à la conversation, témoigne d’une mobilisation totale de la chaîne militaire. Les autorités devraient communiquer dans les prochaines heures afin de clarifier l’état de la situation et rassurer la population inhabituelle des situations pareilles, encore secouée par l’atmosphère lourde qui régnait dans l’ensemble des villes du Sud du pays.
Une tentative aux contours encore flous
Qui sont ces militaires cagoulés ? Qui coordonne l’opération ? Quelle est l’étendue réelle de la menace ? Pour l’heure, les zones d’ombre demeurent nombreuses. Mais une certitude se dessine : la tentative de prise de contrôle de la SRTB n’est pas un acte improvisé. Tandis que les enquêtes se poursuivent et que l’armée resserre son dispositif, les béninois suivent avec attention l’évolution d’une affaire qui, en quelques heures, a précipité le petit pays au Sud de l’Équateur, en Afrique de l’Ouest, dans une rare tension politico-militaire.
La violence des événements
L’intervention du Général Bada, bien que non destinée à constituer un communiqué formel, éclaire toutefois la violence des événements et la vulnérabilité dans laquelle se trouvent certaines hautes personnalités militaires et civiles. La rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo, poursuivent leurs investigations et restent mobilisées pour fournir des informations fiables et vérifiées à leurs public lecteur au fur et à mesure de l’évolution de la situation.


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