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Du post Facebook à la mutinerie : La mystérieuse synchronie entre Sabi Sira Korogoné et le soulèvement du 7 décembre précédée d’une série d’attaques coordonnées

Photo : Le Lieutenant-colonel Pascal Tigri avec sa bande, à la SRTB, ce dimanche 7 décembre


La nuit a basculé en tension extrême au Bénin lorsque, en l’espace de quelques heures, plusieurs attaques ciblant des hauts responsables militaires et le domicile du chef de l’État Patrice Talon ont ébranlé la capitale économique béninoise, Cotonou. Au cœur des interrogations, un message publié quelques heures plus tôt par l’opposant Sabi Sira Korogoné sur sa page Facebook : « Le vrai jeu vient de commencer. Un message très important demain ». Postée samedi 6 décembre vers 23h (heure locale), l’énigmatique déclaration a immédiatement agité les réseaux sociaux, alimentant spéculations et rumeurs. Mais nul ne pouvait alors imaginer ce qui se produirait dans la nuit.

Des attaques en cascade

Selon plusieurs sources sécuritaires, les domiciles des généraux Bertin Bada, Directeur de Cabinet Militaire du chef de l’État Patrice Talon ; Abou Issa, Chef d’État Major de l’armée de terre et Faïzou Gomina, Chef d’État Major de la garde nationale ont été pris pour cible environ trois heures après la publication. Seul le premier les putschistes n’ont pas réussi à prendre en otage, mais la fusillade la famille a été meurtrière à ce domicile. Une heure plus tard, ce serait la résidence du président Patrice Talon qui a subi une attaque similaire où les mutins se sont heurtés à la loyauté et à la fidélité de la garde républicaine au Chef suprême des Armées. Quelques minutes seulement après cet assaut, la Télévision nationale (SRTB) a été brièvement investie par un groupe armé identifié par les premières analyses comme des putschistes organisés et lourdement équipés. Si les opérations avaient été rapidement contenues par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), l’effet de sidération demeure total.

Le soulèvement du 7 décembre : un lien ou une coïncidence ?

À l’aube, un second choc politique secoue le pays : une mutinerie menée par le Lieutenant-colonel Pascal Tigri, commandant des forces terrestres de la Garde nationale. Bien que les motivations officielles du militaire n’aient pas été rendues publiques dans l’immédiat, les analystes s’interrogent déjà sur l’enchaînement des événements. La proximité chronologique entre le message de Korogoné, les attaques coordonnées et la mutinerie du 7 décembre nourrit toutes les hypothèses, sans qu’aucune ne soit confirmée :

Un signal codé ?

Certains observateurs y voient un possible appel voilé, ou du moins une annonce indirecte d’un bouleversement en préparation. Une pure coïncidence instrumentalisée ? D’autres estiment que son message pourrait n’avoir aucun lien direct avec les événements, mais être récupéré après coup par les acteurs du soulèvement pour semer la confusion. Une stratégie de déstabilisation informationnelle ?
Des spécialistes de la communication politique évoquent la possibilité que la publication, volontairement ambiguë, ait été destinée à brouiller les pistes ou à créer un climat propice à la désorganisation.

Une enquête qui s’annonce délicate

Pour l’heure, ni Sabi Sira Korogoné ni le lieutenant-colonel Pascal Tigri n’ont communiqué publiquement sur une éventuelle coordination. Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête « exhaustive » afin d’établir les responsabilités et de préciser si le message du 6 décembre constitue un simple hasard de calendrier ou un élément déclencheur d’un mouvement insurrectionnel plus large.

Un pays suspendu aux conclusions

Alors que le calme semble revenu dans les rues de Cotonou, les interrogations demeurent entières. Dans un pays habitué à un certain équilibre institutionnel, cette nuit d’attaques simultanées et de déclarations énigmatiques marque un tournant dont la portée politique pourrait se révéler durable. Reste à savoir si la publication (image ci-dessous) de Korogoné fut une prédiction, une coïncidence ou un signal. L’enquête devra trancher ; sous le regard attentif d’une opinion publique en quête de réponses.

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