Photo : Le Lieutenant-colonel Pascal Tigri et sa bande putschistes sur les antennes de la SRTB, à Cotonou, dimanche 7 décembre
Les services de renseignements militaires ont confirmé, ce mardi 9 décembre, la présence sur le territoire burkinabè du lieutenant-colonel Pascal Tigri, identifié comme le principal instigateur de la mutinerie du 7 décembre ayant visé le renversement du président béninois Patrice Talon. D’après ces informations, l’officier, en fuite depuis l’échec de la tentative de putsch, à Cotonou, aurait franchi la frontière Nord-ouest du Bénin.
Dans une localité proche de Ouagadougou
Une fuite réussie dans la nuit de dimanche 7 à lundi 8 décembre, profitant de la confusion qui a suivi la neutralisation des derniers points de résistance des mutins avant de se réfugier dans une localité proche de Ouagadougou. Les autorités militaires béninoises se montrent prudentes quant à la suite des opérations, mais assurent que des démarches diplomatiques ont été engagées avec Ouagadougou. Aucune communication officielle n’a pour l’instant été publiée par le gouvernement burkinabè concernant la présence de l’officier béninois sur son sol.
Un coup avorté en quelques heures
La mutinerie, décrite comme brève mais coordonnée, rapidement maîtrisée par les forces loyalistes, avait provoqué une brève tension dans plusieurs casernes du pays. Plusieurs militaires impliqués auraient été interpellés, tandis que d’autres auraient pris la fuite à l’image de Pascal Tigri vers les pays voisins. Le lieutenant-colonel Tigri, présenté comme l’un des cerveaux de l’opération, aurait échappé à l’arrestation malgré un important dispositif de sécurité déployé autour de Cotonou.
Réactions régionales et tensions diplomatiques
Le gouvernement béninois avait dénoncé « une tentative coordonnée et illégale de renversement des institutions », tout en assurant que la situation était « totalement sous contrôle ». Toujours dans le cadre de ce scénario, la présence supposée de Tigri au Burkina-Faso non seulement soulève des interrogations sur la coopération sécuritaire régionale, mais aussi et surtout ouvre désormais un nouveau volet dans cette crise politique et militaire. Les autorités béninoises devraient préciser, dans les prochains jours, les suites judiciaires et diplomatiques qu’elles entendent donner à cette affaire.
« Traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices »
À Porto-Novo, la détermination à « traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices » de ce que le gouvernement qualifie de tentative de déstabilisation des institutions, est totale. L’affaire, si elle était avérée, contribuerait à alimenter un climat politique déjà sensible au sein de la sous-région, où plusieurs pays ont été secoués ces dernières années par des coups d’État ou tentatives de prise de pouvoir par la force. En attendant, les services de sécurité restent en alerte, tandis que le gouvernement appelle la population au calme et assure que « la stabilité du pays n’est pas menacée ».


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