Photo : Le Général Bertin Bada (G) réconforté par le ministre d’État Romuald Wadagni (D), à Cotonou, ce lundi 8 décembre
L’atmosphère était empreinte d’une gravité inhabituelle, lundi matin, au Palais de La Marina, à Cotonou, où s’est tenue une séance extraordinaire du Conseil des ministres. Moins de vingt-quatre heures après la mutinerie du 7 décembre, qui a coûté la vie à Berthe Bada, épouse du Général Bertin Bada, Directeur de Cabinet Militaire du chef de l’État Patrice Talon, les membres du gouvernement se sont retrouvés dans un climat mêlant tension institutionnelle et émotion personnelle.
« Chaleureuse et profondément humaine »
Au rang des premiers à s’approcher du haut gradé endeuillé, le ministre d’État chargé de l’Économie, des Finances et de la Coopération, Romuald Wadagni, également candidat de la mouvance présidentielle à l’élection du 12 avril 2026. À son arrivée, le ministre a offert au Général Bada une accolade franche, longue et empreinte de compassion. Les deux hommes ont ensuite échangé quelques mots dans une discussion que la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo, décrivent comme « chaleureuse et profondément humaine ».
« Un mental visiblement fort »
Dans ce moment suspendu, loin des caméras et des obligations politiques, Romuald Wadagni a tenu à exprimer personnellement son soutien à l’officier, frappé par un drame brutal. Le Général Bada, malgré une épreuve que certains qualifient d’insoutenable, s’est montré digne et solidement campé, affichant « un mental visiblement fort », selon un collaborateur présent lors de la séance. Cette marque d’attention a été remarquée dans les rangs du gouvernement, où plusieurs ministres ont salué le courage du Général ainsi que la solidarité manifestée à son endroit.
Nécessité de « rester unis et déterminés »
Le chef du gouvernement, à l’ouverture des travaux, a d’ailleurs rappelé la nécessité de « rester unis et déterminés » face aux secousses qui ont frappé l’appareil sécuritaire la veille. La séance du Conseil des ministres, convoquée dans l’urgence par Patrice Talon, était consacrée à l’évaluation de la situation sécuritaire et aux premières mesures à prendre à la suite des événements du 7 décembre. Mais avant d’aborder les dossiers opérationnels, un silence lourd a traversé la salle en mémoire de Berthe Bada, tragiquement disparue.
Une cohésion institutionnelle qui tente de tenir, malgré le choc
Dans une période où l’État est mis à l’épreuve, l’image de cette accolade entre le ministre d’État et l’un des plus hauts responsables militaires du Bénin aura marqué les esprits : celle d’une cohésion institutionnelle qui tente de tenir, malgré le choc, et d’un soutien humain qui transcende les fonctions. L’affaire, mêlant sécurité nationale, allégations d’insurrection et drame familial, continue de susciter de vives réactions dans l’opinion. Le compte-rendu du Conseil des Ministres a fait un retour sur la mutinerie qui a visé le président Patrice Talon cette nuit du 7 décembre. Les zones d’ombre qui entourent encore cet événement sont en cours d’être éclairées, notamment les motivations réelles de la bande putschiste du Lieutenant-Colonel Pascal Tigri qui serait toujours en fuite.





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