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7 décembre : L’ombre numérique des mutins et la sidérante découverte d’Abomey-Calavi

Photo : Le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Pascal Tigre


La République béninoise continue de digérer le parfum de trahison qui a flotté dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre, lorsque des éléments armés ont tenté de renverser le président Patrice Talon. Si l’opération avait tourné court, l’enquête livre chaque jour son lot de zones d’ombre, d’incompréhensions et de révélations troublantes.

Un compte X créé… un an avant la tentative

L’un des points les plus intrigants concerne un compte X « Conseil Militaire pour la Refondation CMR Officiel (@CMR_Refondation) » ouvert dès 2024, affichant aujourd’hui des positions proches des putschistes.

À l’heure où les enquêteurs tentent de reconstituer la chaîne de préparation, cette antériorité interroge : un canal d’expression ou de propagande a-t-il été patiemment construit et continue d’être alimenté jusqu’à présent, un an avant l’assaut manqué ?

Au sein des cercles sécuritaires, la question surgit avec insistance : les signaux étaient-ils visibles, mais ignorés ou minimisés ?

Un domicile devenu arsenal

Ce mercredi 10 décembre, l’enquête a pris un tournant spectaculaire avec la perquisition menée par une unité d’élite au domicile du lieutenant-colonel Pascal Tigre, présenté par les autorités comme l’un des cerveaux de la mutinerie avortée. La maison, située à Abomey-Calavi, ville sœur de Cotonou, était vide. Mais ce que les forces de sécurité y ont découvert glace encore les enquêteurs. Selon les premières constatations, le lieu ressemblait davantage à un camp militaire clandestin qu’à une résidence privée :

  • gadgets et accessoires tactiques,
  • uniformes militaires,
  • gilets pare-balles,
  • munitions,
  • armes de guerre,
  • équipements d’entraînement.

Une véritable infrastructure paramilitaire, amassée, à en croire les premières hypothèses, « depuis plusieurs mois ». Autant d’éléments qui renforcent l’idée d’un plan longuement mûri, structuré, et non d’un coup de tête improvisé.

Une préparation sous les radars : comment cela a-t-il été possible ?

La question que murmurent citoyens, observateurs et responsables politiques est désormais sur toutes les lèvres :

  • Comment une telle logistique, aussi massive que visible, a-t-elle pu être constituée  »au vu et au su » des autorités sécuritaires ?

Les béninois, attachés à la stabilité institutionnelle et à l’héritage républicain, peinent à comprendre comment l’État a pu être pris de vitesse; et comment un officier, fut-il haut gradé, a pu transformer sa résidence en dépôt d’armes sans éveiller l’alerte.

Entre stupeur et résilience républicaine

Si le putsch avait échoué, il laisse derrière lui un sentiment d’inquiétude profonde. Mais il révèle aussi une chose : la solidité du socle républicain béninois, qui a résisté sans faiblir à une tentative de basculement. L’enquête se poursuit, et elle devra répondre aux interrogations essentielles :

  • Qui soutenait les mutins ?
  • Depuis quand la préparation était-elle active ?
  • Pourquoi les services de renseignement n’ont-ils pas détecté plus tôt l’arsenal d’Abomey-Calavi ?
  • Et que cachait réellement le compte X ouvert dès 2024 ?

La République a frôlé le chaos. Elle attend désormais des réponses qui ne sont sûrement pas à la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo. Wait and see, dit-on chez nos voisins de l’Est qui ont apporté un appui important à l’armée républicaine pour maîtriser la mutinerie.

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