Transport aérien : Abidjan – Ouagadougou, le grand écart des prix dans le ciel ouest-africain

Les voyageurs empruntant actuellement la liaison Abidjan – Ouagadougou – Abidjan sont confrontés à une surprise de taille : des différences de tarifs spectaculaires entre les compagnies aériennes opérant sur ce même trajet, à la même période. Selon les prix en vigueur, un billet aller-retour est proposé à 630 800 FCFA chez Air Ivoire, 542 500 FCFA chez ASKY, contre seulement 328 600 FCFA chez Air Burkina. Un écart de plus de 300 000 FCFA qui interpelle aussi bien les passagers que les observateurs du secteur aérien ouest-africain.

Les charges se répercutent (…) sur le prix des billets

Cette disparité tarifaire s’explique en grande partie par les modèles économiques adoptés par les compagnies. Certaines, à l’instar d’Air Ivoire et d’ASKY, ont recours à la location d’avions, une pratique courante mais coûteuse, dont les charges se répercutent directement sur le prix des billets. À l’inverse, Air Burkina opère avec une flotte acquise sur fonds propres, sans recourir à des prêts bancaires ni à l’endettement, ce qui lui permet de maîtriser ses coûts d’exploitation.

Une performance d’autant plus remarquable

Cette stratégie confère à la compagnie burkinabè un avantage compétitif notable. Elle renforce également son autonomie financière, un élément rare dans un secteur marqué par une forte dépendance aux bailleurs et aux partenariats extérieurs. Dans ce contexte, Air Burkina s’impose comme la première compagnie aérienne véritablement indépendante d’Afrique de l’Ouest, une performance d’autant plus remarquable que le Burkina-Faso ne fait plus partie de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Rester compétitive sur le marché régional

Malgré ce changement géopolitique, la compagnie nationale démontre sa capacité à rester compétitive sur le marché régional et à proposer des tarifs accessibles à une large clientèle. Pour les usagers, ces écarts de prix relancent le débat sur la transparence des coûts, la viabilité des modèles économiques des compagnies africaines et la nécessité de politiques aériennes favorisant la compétitivité et l’accessibilité du transport aérien dans la sous-région.