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Mutinerie du 7 décembre : Face à la presse, Patrice Talon dédouane l’armée et pointe des « nostalgiques et jaloux », Pascal Tigri demande…

Photo : Le président Patrice Talon, à Cotonou, ce jeudi 18 décembre


Face à la presse nationale et internationale, ce jeudi 18 décembre, au Palais de La Marina, à Cotonou, le président de la République, Patrice Talon, a livré une longue mise au point sur deux sujets brûlants de l’actualité béninoise : la promulgation de la loi portant révision de la Constitution et la tentative de coup d’État survenue le 7 décembre dernier, visant à le renverser. Une sortie médiatique très attendue, à quelques jours de son dernier Message sur l’état de la Nation prévu le 23 décembre à l’Assemblée nationale, à Porto-Novo.

S’exprimant d’une voix ferme, le chef de l’État est revenu en détail sur l’attaque armée contre sa résidence ainsi que celles de plusieurs hauts gradés des Forces Armées Béninoises (FAB). Il a tenu à dissocier l’institution militaire dans son ensemble de l’entreprise putschiste. « Ce n’est pas la Garde nationale qui a opéré l’attaque. Ce n’est ni le Commandement, ni le Sous-commandement. Ce sont quelques égarés, manipulés par des nostalgiques et des jaloux. », a déclaré Patrice Talon, balayant toute idée d’une implication structurée de l’armée.

Au plus au nombre de 15 ou 20

Selon le locataire du Palais de La Marina, les mutins, estimés « au plus au nombre de 15 ou 20 », auraient profité de la présence de jeunes soldats en formation au camp de Togbin pour les entraîner de force dans leur entreprise. « Tous les retranchés dans le camp de Togbin ne sont pas associés aux mutins. Il y avait beaucoup de jeunes soldats en formation qu’ils ont embarqués. », a-t-il précisé.

L’ancien homme d’affaires qui a fait fortune dans l’or blanc et qui dirige le Bénin de main de developpeur-né depuis le mercredi 6 avril 2016, a également décrit la débandade qui a suivi le premier assaut. « Certains soldats se sont habillés en civil et ont pris la fuite à moto. D’autres ont escaladé le mur. », a relaté Patrice Talon, justifiant l’absence de poursuites immédiates par la volonté d’éviter un bain de sang. « Nous n’avons pas lancé une course-poursuite afin d’éviter des morts, car ils étaient armés. », a-t-il insisté, évoquant des armes abandonnées par les mutins dans les bas-fonds de Togbin.

Patrice Talon a par ailleurs révélé qu’un échange téléphonique avait eu lieu entre le commandant de la Garde nationale et le chef présumé des putschistes, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, toujours en cavale. « Nous vous prions de ne pas nous bombarder… », aurait supplié ce dernier avant de prendre la fuite à bord d’un véhicule, selon les propos rapportés par le président. Sur le plan institutionnel, le chef de l’État a salué la réaction des forces armées restées loyales à la République. « Toutes les unités de l’armée ont fait allégeance à la Garde républicaine et ont demandé l’attitude à tenir. », a affirmé Patrice Talon, se félicitant de la cohésion retrouvée au sein des Forces de Défense et de Sécurité.

Séquence politique de fin d’année

Abordant enfin la question de la révision constitutionnelle récemment promulguée, Patrice Talon a défendu un texte qu’il présente comme un instrument de stabilité et de modernisation des institutions, rejetant toute lecture opportuniste dans un contexte sécuritaire tendu. Cette prise de parole marque une étape clé dans la séquence politique de fin d’année. Elle prépare le terrain pour le rendez-vous solennel du 23 décembre prochain, à Porto-Novo, où le président Patrice Talon livrera, devant la Représentation nationale, son dernier Message sur l’état de la Nation, dans un climat encore marqué par les secousses de la tentative de déstabilisation du pouvoir.

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