Photo : L’attaquant sénégalais, Ibrahim Mbaye, lors du Sénégal – RDC, samedi 29 décembre, à Tanger
Le Sénégal retrouve le Bénin, ce mardi 30 décembre, pour la troisième et dernière journée des matchs de poules du groupe D. Une affiche aux airs de déjà-vu entre deux adversaires qui se connaissent par cœur, depuis notamment l’élimination des Guépards par les Lions en huitième de finale de la CAN 2019 en Égypte. Mais au-delà de l’enjeu sportif, la rencontre est aussi marquée par l’attention portée à une pépite qui fait déjà vibrer tout un pays : Ibrahim Mbaye. À seulement 17 ans, le jeune attaquant des Champions d’Afrique 2021 a changé de dimension en quelques minutes samedi dernier face à la RDC. Entré en jeu, le Lionceau n’a pas simplement participé à la rencontre : il en a modifié le rythme, semé le trouble dans la défense adverse et rappelé qu’avec lui, le danger surgit sans prévenir.
Le Sénégal pour écrire son histoire
Sous les projecteurs de Tanger, Mbaye a frappé les esprits avec une maturité déconcertante pour son âge. L’enthousiasme est général au Sénégal, mais dans le vestiaire, le mot d’ordre reste la prudence. Krépin Diatta, lui-même révélé très jeune lors de la CAN 2019, n’a pas caché son admiration après le match contre les Léopards : « À 17 ans, j’étais encore au centre de formation. Je ne pensais pas une seconde disputer une CAN à cet âge. Ce que fait Mbaye est impressionnant. Très impressionnant ». Né d’un père sénégalais et d’une mère marocaine, Ibrahim Mbaye aurait pu opter pour les Lions de l’Atlas. Il a pourtant choisi le Sénégal pour écrire son histoire internationale.
Un palmarès étincelant
En club, le titi parisien affiche déjà un palmarès étincelant avec le PSG. « Souvent, un gamin de son âge rêve de jouer professionnel. Lui, il a déjà un titre de champion de France, une Ligue des champions et une finale de Coupe du Monde des clubs. », rappelle le sélectionneur Pape Thiaw. Depuis sa première sélection, le 15 novembre contre le Brésil, suivie d’un premier but et de deux passes décisives face au Kenya, trois jours plus tard, l’euphorie populaire n’a cessé de grandir. À chaque évocation de son nom, l’attente monte. Les cadres, eux, veillent. Idrissa Gana Guèye, recordman de sélections (122), insiste sur la nécessité de préserver son insouciance : « Il est jeune, mais il a déjà beaucoup d’expérience. Il joue dans un grand club, il connaît les grandes compétitions. On lui demande juste de prendre du plaisir. Le reste, on s’en occupe ».
Titulaire contre le Bénin ?
Si le Sénégal a rapidement compris qu’il tenait là une perle rare, la gestion de la pression reste centrale. Kalidou Koulibaly, capitaine des Lions, résume l’équilibre à trouver : « C’est un joueur très fort, un grand dribbleur. À nous de ne pas le brûler, de le protéger. On sait ce qu’il peut apporter et on fera tout pour qu’il soit bien ». Même tonalité du côté de Pape Thiaw, architecte de ce « corridor » de bienveillance autour du prodige : « C’est un joyau. À 17 ans, il gagne déjà des titres et montre de très bonnes choses. Il faut le couver ». Ainsi, malgré les débats enflammés autour d’une éventuelle titularisation, il est peu probable de voir le numéro 27 débuter face au Bénin. Qu’importe. Dans cette CAN où le Sénégal vise haut, Ibrahim Mbaye incarne déjà l’avenir. Et celui-ci, à en croire ses premières foulées, s’annonce lumineux.
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