Photo : Les élus démocrates désignés « procureurs » traversant dans le silence les du Capitole, ce lundi 25 janvier
Le procès peut officiellement débuter. Les élus démocrates désignés « procureurs » dans la procédure en destitution de l’ancien président américain Donald Trump ont formellement transmis hier, lundi 25 janvier en fin de journée son acte de mise en accusation au Sénat américain. Dans un silence solennel, ces neuf (09) personnalités désignées par la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont traversé devant les caméras les longs couloirs qui mènent au Sénat pour livrer le document comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.
Cette procession, dans les mêmes couloirs ornés de statues et tableaux pris d’assaut par des manifestants pro-Trump lors de l’attaque meurtrière du Capitole le mercredi 6 janvier, marque l’ouverture officielle du procès historique du 45ème président des États-Unis pour « incitation à l’insurrection ». Après négociations entre les sénateurs et sénatrices des deux partis, cette deuxième procédure en destitution, du jamais vu dans l’histoire du pays, débutera le mardi 9 février prochain.
« Gravement mis en danger la sécurité des États-Unis »
Avant que les sénateurs ne prêtent serment pour devenir jurés dans cette procédure doublement historique, le chef des neuf procureurs a lu l’acte d’accusation pour « incitation à l’insurrection » dans l’hémicycle du Sénat, ses mots résonnant avec d’autant plus de force que tous ici, élus de la Chambre et sénateurs, ont été témoins, et victimes, des violences. « Donald John Trump a incité à la violence gravement mis en danger la sécurité des États-Unis et de ses institutions. », a déclaré l’élu démocrate, en citant notamment ses « fausses déclarations » niant la victoire de son rival et actuel président des États-Unis, Joe Biden, lors de la présidentielle de novembre dernier.
Le milliardaire républicain est accusé d’avoir incité ses partisans à se lancer à l’assaut du siège du Congrès pendant que les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate. « Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles. Vous devez montrer de la force et vous devez être forts. », avait lancé Donald Trump aux manifestants peu avant l’attaque du Capitole, qui a fait cinq morts.
Faible majorité démocrate
Une semaine jour pour jour après l’assaut, la Chambre des représentants avait voté sa mise en accusation, ou « impeachment », le mercredi 13 janvier. Ces violences ont bouleversé l’Amérique, et poussé plusieurs grands noms républicains à dénoncer le comportement du tempétueux milliardaire. Une condamnation au Sénat apparaît cependant à ce stade improbable, le magnat de l’immobilier, toujours très populaire auprès de ses électeurs, comptant encore sur des soutiens clés à la chambre haute. Les démocrates contrôlent désormais le Congrès. Mais leur majorité est extrêmement fragile au Sénat : ils occupent 50 sièges contre 50 pour les républicains. En cas d’égalité parfaite dans un vote, la Vice-présidente Kamala Harris a le pouvoir de faire pencher la balance du côté démocrate. Mais ils auront besoin de 67 voix pour condamner Donald Trump. Un objectif difficile à atteindre. Wait and see !
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