Ni masculin, ni féminin, bref non-genre. « Iel » fait son entrée dans dictionnaire Le Petit Robert. Mais son accouchement donnera finalement un mort-né, puisque ces trois lettres font parler beaucoup d’elles. Le Directeur général des éditions Le Robert, Charles Bimbenet, a défendu ce mercredi 17 novembre l’ajout à la version en ligne de son prestigieux dictionnaire du pronom non-genré « iel », après des critiques du ministre français de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. « Iel », néo-pronom neutre, est une contraction de « il » et « elle » (il peut s’écrire « iels’, ‘ielle’ ou ‘ielles’). « C’est un pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive (sic). », explique Le Petit Robert.
Rappelons que dans un tweet écrit mardi 16 novembre, le ministre français de l’Éducation nationale a apporté son soutien au député de la majorité François Jolivet, qui avait dénoncé l’entrée de ce mot, principalement utilisé par un public jeune, dans une lettre à l’Académie française. « Je soutiens évidemment la protestation de François Jolivet vis-à-vis du #PetitRobert. », avait soutenu Jean-Michel Blanquer suite au tweet du parlementaire.« L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence. », avait écritFrançois Jolivet.
Dans un communiqué publié sur le site internet du Robert, Charles Bimbenet confirme l’ajout il y a « quelques semaines » du mot « iel » dans son édition en ligne et se défend de tout militantisme. « Depuis quelques mois, les documentalistes du Robert ont constaté qu’il était de plus en plus utilisé. », a fait savoir le Directeur général des éditions Le Robert, reconnaissant que l’usage de ce mot est « encore relativement faible ». « De surcroît, le sens du mot ‘iel’ ne se comprend pas à sa seule lecture (…) et il nous est apparu utile de préciser son sens pour celles et ceux qui le croisent, qu’ils souhaitent l’employer ou au contraire… Le rejeter. », écrit Charles Bimbenet. Et de rappeler que « la mission du Robert est d’observer l’évolution d’une langue française en mouvement, diverse, et d’en rendre compte ». « Définir les mots qui disent le monde, c’est aider à mieux le comprendre. », signe-t-il. « N’en déplaise à certains, Le Robert n’a pas été subitement atteint de ‘wokisme’ aigu, un mot ‘non transparent’ (pas encore défini, NDLR) dont nous vous promettons bientôt la définition. », a conclu Charles Bimbenet.
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