Inutile de rappeler que l’icone panafricaine et leader révolutionnaire progressiste, l’ancien président burkinabè Thomas Sankara, assassiné le jeudi 15 octobre 1987, qui voulait « décoloniser les mentalités » et dont les relations avec la France étaient tendues, est et demeure toujours une figure populaire et emblématique au Burkina-Faso. Mais son assassinat ne restera pas sans justice qui sera bel et bien faite. C’est d’ailleurs dans cet esprit que trente (30) ans de prison été requis contre le principal commanditaire de son assassinat, son frère d’arme qui l’a succédé au pouvoir, Blaise Compaoré. Lors de son réquisitoire dans la matinée du mardi 8 février, le parquet militaire a retracé la chronologie des événements de la mi-octobre 1987, où le capitaine Sankara sera arraché particulièrement à l’affection de sa famille. Mais aussi et surtout le président au pouvoir depuis 1983 sera froidement tué avec 12 autres concitoyens dans un coup d’État bien prémédité, enterrant ainsi son rêve révolutionnaire du jeune dirigeant africain.
Selon le parquet, alors que Thomas Sankara s’est rendu au Conseil de l’Entente, le siège du Conseil National de la Révolution (CNR) où s’est produite la tuerie, vers 16h 20, « ses bourreaux étaient déjà sur place ». Lorsque Thomas Sankara est entré dans la salle de réunion, « le commando scindé en deux groupes a investi les lieux en abattant les gardes du chef de l’État. Le commando a ensuite ordonné au président Sankara et ses collaborateurs de sortir de la salle. Ils seront tour à tour abattus. », a poursuivi l’accusation. « Après quatre mois de débat, c’est un sentiment de soulagement qui anime les familles. », a indiqué Me Prosper Farama, l’avocat de la famille Sankara. « Hélas, au cours de ce procès, aucun accusé n’a avoué, ne s’est repenti. Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement la justice. », ajoute le défenseur des intérêts de la famille Sankara.
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