Photo : Le prince Louis et sa maman, Kate Middleton, à Buckingham Palace, jeudi 2 juin
Lors du jubilé de la reine début juin, le prince Louis s’est fait remarquer pour son comportement, pas toujours jugé suffisamment exemplaire. La psychologie ne voit pas cela du même œil. « C’est un enfant, il a le droit de s’exprimer, de faire des bêtises, d’être agacé, d’être fatigué ou d’être gêné ! », s’exclame Catherine Verdier. Pour la psychologue et fondatrice du cabinet Psyfamille, l’attitude du prince Louis lors du jubilé de la reine Elizabeth 2, qui s’est déroulé début juin, est bien « normale ». Apparaissant les mains sur les oreilles au balcon de Buckingham Palace ou repoussant sa mère lors du « Platinum Jubilee Pageant », le troisième enfant du prince William et de Kate Middleton a été remarqué lors des célébrations organisées en l’honneur de sa grand-mère.
Si son comportement a fait l’objet de reprises humoristiques, celui-ci a également été beaucoup critiqué, de nombreux médias ou internautes jugeant le prince Louis, 4 ans, « ingérable », « intenable », voire « insolent ». « Peu importe son statut ou le contexte dans lequel il était, il a eu des réactions normales pour un enfant de son âge. », estime, quant à elle, la psychologue clinicienne Aline Nativel Id Hammou.
« C’est une situation qui arrive quotidiennement, il n’y a aucun parent qui n’ait pas vécu ça ! », renchérit Sandra, journaliste et mère de deux garçons de moins de quatre ans. Elle rappelle comme Catherine Verdier et Aline Nativel Id Hammou que le comportement du prince Louis est classique d’un enfant de 4 ans.
La psychologue décrit les réactions « typiques » du prince. « Le fait qu’il mette sa main sur la bouche de sa mère, c’est quelque chose de typique, qu’on retrouve à cet âge du développement de l’enfant. », souligne en effet Aline Nativel Id Hammou. « Il a peut-être reçu beaucoup de demandes, de sollicitations de la part des adultes, et pour lui c’est une façon de dire stop, de montrer que c’était trop. », explique-t-elle. « Il est simplement passé par du langage corporel pour exprimer du réactionnel. », poursuit la spécialiste. Si après l’âge de 2 ans, les enfants peuvent exprimer leurs émotions par la parole ou les gestes, « les adultes ont plus tendance à venir quand les enfants vont marquer corporellement une gêne, un malaise. », remarque Aline Nativel Id Hammou. « C’est aussi à cet âge-là qu’on développe sa personnalité et son caractère. », ajoute la clinicienne.
Pour Catherine Verdier, il faut tenir compte du fait que le prince Louis n’est « pas un mini-adulte ». « Il y a des moments où il a plus envie de jouer que de suivre tout ce protocole. Après 6 ans, c’est plus simple d’expliquer ce qu’on attend d’eux. », précise la psychologue notant qu’à l’âge du prince, les enfants n’ont pas la notion du temps. « Il se demande est ce que ça fait cinq minutes ou une heure que je suis là ? », illustre Catherine Verdier. Il faut laisser parler les émotions, à en croire la psychologue. « Ce qui m’inquiéterait plus en fait, c’est un enfant qui ne bouge pas. », poursuit Catherine Verdier, en évoquant la scène où le prince Louis se bouche les oreilles. « Sur ces images, il exprime quelque chose qui le gêne, et c’est très bien de pouvoir exprimer ses émotions, surtout quelque chose qui ne lui convient pas. », explique la spécialiste.
« Il a été impressionné par la hauteur, le fait d’être sur un balcon, la foule, le bruit », complète Aline Nativel Id Hammou. « On a peut-être dû essayer d’anticiper, de le préparer par rapport à certains protocoles mais entre la préparation et la capacité de l’enfant, il y a un décalage. Un enfant reste dans l’immédiateté, le présent et il a du mal à prendre du recul. », détaille-t-elle. « L’expression de leurs émotions est spontanée à cet âge. », ajoute Catherine Verdier. Soutenant que c’est important pour la suite, la psychologue relève. « Si jamais il y a quelque chose qui est inadapté, que quelqu’un l’agresse, il doit être capable de pouvoir le verbaliser. Or, si on lui demande de se taire aujourd’hui, après il ne pourra rien dire. », poursuit Catherine Verdier. Avant d’ajouter : « Surtout que c’est un petit garçon, on attend souvent d’eux que les émotions ne transparaissent pas ».
Une situation difficile à vivre pour les parents
Pour les parents, le regard que portent les uns et les autres sur l’attitude de leur enfant peut être difficile à vivre. « C’est une situation qui arrive dans le train, au supermarché, à la plage, à un mariage, partout. », souligne Sandra. Maman de Jules, 3 ans et demi, et d’Andrea, 16 mois, elle fait notamment le parallèle entre le jubilé de la reine et le fait de prendre les transports avec ses enfants. « C’est un endroit clos, où il y a beaucoup de règles à respecter, où les gens aiment être tranquilles et ça m’est arrivé mille fois que mes enfants, on ne sait pas pourquoi, s’énervent ou commencent à vouloir courir. », explique-t-elle, mentionnant avoir ressenti « beaucoup d’empathie » pour Kate Middleton, maman du prince Louis. « Ca apporte du stress, de la culpabilité, et de la colère aussi. », poursuit Sandra.
Celle qui a connu deux fois la maternité n’est pas allée par quatre-chemins pour illustrer. « J’ai déjà pris l’avion avec mes deux enfants lors d’un vol long-courrier, et j’avais vraiment l’impression que les gens se disaient ‘elle aurait mieux fait de rester chez elle’ ». « C’est dommage parce qu’on finit par les mettre devant un écran, pour leur faire plaisir, mais surtout parce qu’on ne veut pas gêner les autres. », témoigne-t-elle justifiant que « c’est fatigant et stressant de faire 3 heures de train avec un enfant en bas-âge ». Suivant sa compréhension, il vaut mieux accepter les enfants dans l’espace public. Et pour cause, selon elle, il existe en effet « une intolérance par rapport au fait que les enfants sont en train de grandir et donc qu’ils n’ont pas les mêmes réactions qu’un adulte ». « Jusqu’à ce que l’enfant ait un certain âge, il faudrait qu’on le contienne chez nous, qu’on le fasse seulement courir dans un parc. », explique Sandra. « Ces situations sont très anodines mais représentatives du fait que dans la société les enfants n’ont pas beaucoup de place dans l’espace public. », poursuit-elle.
La jeune femme explique la situation de la maman du prince Louis. « Kate Middleton était dans une situation où elle n’avait pas le choix que son enfant soit là, c’est la même chose dans les transports ou à un mariage. Si j’ai besoin de me déplacer, souvent mon enfant se déplace avec moi, et ça ne devrait pas poser autant de problèmes. », partage-t-elle. « Mais Kate Middleton a réussi à prendre sur elle. », souligne Sandra. « Le principal, c’est que la famille du prince Louis ait bien réagi, que sa grand-mère n’ait pas eu de regard foudroyant. », constate Aline Nativel Id Hammou. « De ce qu’on a vu, les adultes autour de lui sont restés bienveillants et c’est essentiel. », conclut la psychologue clinicienne. Il faut préciser que sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes ont également affiché leur soutien pour Kate Middleton, la maman du prince Louis.
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