Photo : De gauche à droite, Hervé Renard, Sonia Bompastor, Gérard Prêcheur, Patrice Lair et Sandrine Soubeyrand
La Fédération Française de Football (FFF) n’a plus beaucoup de temps pour trouver le remplaçant de Corinne Diacre. Tout juste écartée de son poste de sélectionneuse de l’équipe de France de foot féminin, ce jeudi 9 mars, Corinne Diacre laisse un sacré chantier pour la « 3F ». Cinq mois avant la Coupe du Monde organisée en Australie et en Nouvelle-Zélande, la FFF doit faire vite pour trouver le nom de celui ou celle qui succédera à la technicienne de 48 ans, désavouée par son vestiaire depuis une dizaine de jours et désormais lâchée par sa fédération. « Philippe Diallo a demandé à la commission d’auditionner, dans les plus brefs délais, les candidats au poste de sélectionneur et de lui formuler ses recommandations. », a d’ailleurs indiqué la FFF, ce jeudi. Et si plusieurs profils plus ou moins expérimentés sont déjà ciblés, le temps risque d’être un facteur important dans la décision de la FFF, qui n’a toutefois pas prévu de communiquer immédiatement sur le sujet. Mais une date est déjà dans les têtes : le vendredi 7 avril, les Bleues affronteront la Colombie en amical à Clermont.
Une ancienne internationale française
Le nom de Sonia Bompastor revient avec insistance lorsqu’on se penche sur l’épineuse question de la succession de Corinne Diacre. Ancienne joueuse emblématique de l’Olympique lyonnais, elle entraîne l’équipe féminine de l’OL depuis avril 2021. Un poste auquel elle est arrivée après avoir passé plusieurs années dans le staff. Mais le défi était alors de taille pour Sonia Bompastor, qui devait tout de suite montrer des résultats après la saison blanche de l’OL lors de l’exercice 2020-2021. Et Lyon a vite obtenu des résultats, puisqu’au terme de sa première saison en tant qu’entraîneuse (la première femme à occuper ce poste d’ailleurs), les Lyonnaises ont décroché la huitième Ligue des championnes de leur histoire. Un sacré exploit pour sa première expérience sur un banc, faisant d’ailleurs de Sonia Bompastor la première femme à remporter la Ligue des champions en tant que joueuse puis en tant qu’entraîneuse.
Un CV qui paraît donc taillé pour l’équipe de France féminine, surtout que de nombreuses joueuses du vestiaire tricolore évoluent à l’OL en club. À commencer par la capitaine des Bleues, Wendie Renard, à l’origine de la fronde contre Corinne Diacre. Outre Sonia Bompastor, le profil de Sandrine Soubeyrand pourrait servir de bon compromis pour les Bleues. À la tête du Paris FC (actuel troisième de Ligue 1) depuis 2018, Sandrine Soubeyrand peut en effet compter sur expérience en équipe de France (198 sélections). La recordwoman du nombre de sélections peut aussi faire valoir son expérience en tant que coach de l’équipe de France féminine des moins de 17 ans entre 2014 et 2018.
Un entraîneur expérimenté
Le nom de Gérard Prêcheur, actuel entraîneur du PSG féminin, est également évoqué de manière fréquente. Si l’ancien formateur de l’INF Clairefontaine et ex-coach de l’OL féminin (2014-2017) assurait n’avoir eu aucun contact avec la FFF ces derniers jours, il n’en reste pas moins un candidat crédible. Fort d’un parcours éclectique, le nancéien de 63 ans a déjà entraîné plusieurs grosses équipes féminines et connaît bien l’environnement du foot féminin en France y compris à la fédération où il a occupé plusieurs postes dans les années 2000. Gérard Prêcheur pourrait surtout séduire par son palmarès, surtout avec l’OL, où il a remporté trois titres de championnes de France, trois Coupes de France et deux Ligues des championnes.
Patrice Lair, autre nom identifié du foot féminin présente un profil similaire à Gérard Prêcheur. L’actuel coach de la section féminine des Girondins de Bordeaux a également de quoi prétendre au poste. Que ce soit avec Montpellier ou avec les Lyonnaises, Patrice Lair compte six Coupes de France, quatre championnats et deux Ligues des Championnes, toujours avec Lyon, en 2011 et 2012. Le natif de Saint-Brieuc est d’ailleurs connu pour ses méthodes de travail efficaces qui lui ont déjà valu d’être pressenti pour prendre la tête des Bleues dans les années 2010. « Ce poste, on m’en parle depuis dix ans et je serais con de le refuser. Maintenant, j’arrive en fin de contrat à Bordeaux où j’ai envie de continuer car on avance. Quoi qu’il arrive, je ne souhaite qu’une seule chose : que l’équipe de France gagne. », a même lâché l’entraîneur de 61 ans dans Sud-ouest. Parmi les autres noms évoqués ces dernières heures, celui d’Eric Blahic. Un entraîneur adjoint expérimenté au sein du football français qui a notamment travaillé avec Guy Lacombe ou Jocelyn Gourvennec au cours de sa carrière. Son nom est surtout évoqué en raison de son passé récent avec l’équipe de France, où il fut adjoint de Corinne Diacre de 2020 à 2021.
Une surprise venue du foot masculin
Si les noms évoqués jusqu’alors sont très liés au foot féminin, le profil d’Hervé Renard pourrait séduire la FFF par plusieurs aspects. Mardi RMC Sport affirmait d’ailleurs que le savoyard de 54 ans faisait également partie d’une short-list établie par la FFF pour trouver le successeur de Corinne Diacre. L’actuel sélectionneur de l’Arabie Saoudite pourrait permettre d’insuffler un vent nouveau chez les joueuses françaises, surtout qu’il n’a jamais été confronté au foot féminin au cours de sa carrière d’entraîneur. Un défaut qui pourrait finalement se transformer en qualité au regard de son travail de sélectionneur d’équipes nationales. Son aura médiatique et sportive pourrait également jouer en sa faveur, tout comme son palmarès : deux Coupes d’Afrique des Nations (CAN), avec la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire en 2015. Il est d’ailleurs le seul sélectionneur à avoir remporté la CAN avec deux nations différentes et successivement.
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