Photo : Les présidents chinois, Xi Jinping, et français, Emmanuel Macron, à Pékin, ce vendredi 7 avril (JACQUES WITT / AFP)
À l’issue d’une visite d’État de trois jours en Chine, le président français, Emmanuel Macron, et son homologue chinois, Xi Jinping, ont fait, ce vendredi 7 avril, une déclaration commune a minima sur la guerre en Ukraine. Le texte ne mentionne pas la Russie, n’appelle pas au départ de Kiev des troupes de Moscou et ne condamne pas non plus l’intervention militaire de Vladimir Poutine. En revanche, les deux pays « s’opposent aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques » et soutiennent l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) « pour assurer la sécurité de la centrale de Zaporijjia ». « L’objectif n’était pas d’obtenir que la Chine bascule d’un camp dans l’autre, l’objectif était que la Chine contribue utilement à des objectifs clairement définis. », s’est défendu l’Elysée.
« Créer les conditions de négociations »
Selon Paris, Xi Jinping s’est dit prêt à travailler avec la France « à créer les conditions de négociations » entre Moscou et Kiev. « Pour nous, l’objectif est rempli. », assure-t-on côté français, même s’il « faudra voir » comment ces engagements se matérialiseront. Les « paramètres » de cette initiative restent encore à « définir », concède-t-on à Paris. La veille, Emmanuel Macron et Xi Jinping avaient tout deux appelés à des pourparlers de paix le plus tôt possible et rejeté tout recours à l’arme nucléaire. Mais si, comme on l’assure côté français, le dirigeant chinois s’est dit prêt à appeler son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président chinois a précisé qu’il le ferait au moment qu’il aura lui-même choisi. Cet engagement, qui ne figure dans aucun compte rendu chinois, a toutefois été jugé « positif » par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, jeudi 6 avril, à Pékin. Vendredi à Canton, Emmanuel Macron a dénoncé auprès d’étudiants chinois cette guerre déclenchée par la Russie.
Le déplacement du président français dans cette ville du sud de la Chine clôt une visite d’État de trois jours qui l’a d’abord mené à Pékin et visait à renouer les liens en face-à-face après trois ans de relations à distance en raison de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de Coronavirus. Emmanuel Macron s’est rendu à l’université Sun Yat-sen où la foule présente l’a chaleureusement accueilli, de nombreuses personnes brandissant leur téléphone portable dans l’espoir d’un selfie avec lui. Le locataire de l’Élysée, qui a fait du conflit en Ukraine le sujet principal de sa visite en Chine, l’a évoqué dès les premières minutes face à un millier d’étudiants : « Cette guerre, c’est une violation manifeste de notre droit international. », a-t-il lancé. « C’est un pays (Russie NDRL) qui décide de coloniser son voisin (Ukraine NDRL), de ne pas respecter les règles, de redéployer des armes, de l’envahir », a-t-il insisté, à propos de la Russie.
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