Photo : Le président français, Emmanuel Macron, ce mercredi 19 avril (LUDOVIC MARIN / AFP)
Après l’Alsace où il a été copieusement hué, le président français est en visite dans l’Hérault, ce jour. Emmanuel Macron se rendra, ce jeudi 20 avril, à Ganges, dans le Nord du département français, où il échangera avec des enseignants, des élèves et des parents. « Le chef de l’État a rappelé l’importance fondamentale de l’Éducation nationale, pilier de notre pacte républicain, garant de la lutte contre les inégalités et le déterminisme, condition du progrès pour mieux vivre. », a rappelé l’Élysée dans un communiqué publié dans la soirée du mardi 18 avril. « Lors de son adresse aux français le lundi 17 avril, le chef de l’État a redit son engagement de changer notre école pour lui permettre de renouer avec l’ambition d’être l’une des meilleures d’Europe. », ajoute la présidence française. Surtout, lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que l’école changerait « à vue d’œil » dès septembre prochain.
Augmentation des enseignants… sous conditions
Selon plusieurs sources macronistes, il pourrait à cette occasion faire des annonces sur la rémunération des enseignants. Dès la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait avancé deux pistes pour répondre au problème d’attractivité du métier d’enseignant : d’un côté une hausse « inconditionnelle » de 10% des salaires, et de l’autre une augmentation liée à de nouvelles missions, appelée « pacte ». L’idée est accueillie avec circonspection (c’est peu de le dire) sur le terrain. Toutes les organisations syndicales avaient claqué la porte des négociations en mars dernier sur la partie « pacte », refusant le « travailler plus pour gagner plus ». « C’est un outil déguisé en revalorisation qui exploite le fait que les collègues ne sont pas assez payés. », affirmait Antoine Tardy, Co-secrétaire académique du SNES-FSU Versailles, avant le déplacement.
Les syndicats jugent en outre peu crédible la promesse du « remplacement systématique des enseignants absents ». Dans le « pacte », les enseignants devront s’engager sur les remplacements de courte durée dans le second degré. « Le gouvernement va donner un os à ronger aux parents d’élèves pour qu’ils croient que leur enfant va être suivi. », estimait Benoît Connétable, professeur de mathématiques au lycée Carnot et Secrétaire FO des lycées et collèges parisiens. Pour Bruno Bobkiewicz, Secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissements, « il faudrait que l’État s’engage à avoir des viviers de remplaçants. Et pour cela, il faut plus de moyens sur la table. Or on va supprimer des postes à la rentrée, ce n’est pas comme ça qu’on pourra assurer les remplacements. », relève Guislaine David, Secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Que va précisément faire le président ?
Emmanuel Macron doit visiter le collège Louise-Michel en compagnie de son ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, et de la Secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Mirallès. Il est attendu à 11h15 (heure locale) au collège. Un échange avec des enseignants des élèves et des parents est prévu vers 11h44. « L’idée de ce déplacement est à la fois de parler éducation et ruralité. L’établissement se trouve dans une zone considérée comme précaire, mais parvient à obtenir d’excellents résultats, avec des élèves qui ont ensuite de très beaux parcours. », explique l’entourage du président français, cité par Midi Libre. Il restera environ une heure et devra être rentré à Paris en milieu d’après-midi. Selon le communiqué de l’Élysée, le dirigeant français abordera trois axes pour poursuivre la transformation de l’école publique dans le pays : « redonner confiance aux parents, mener une politique ambitieuse pour l’excellence des élèves et enfin assurer une meilleure reconnaissance aux enseignants ».
Accueil un peu frisquet à prévoir
Mais le président français risque d’être accueilli assez fraîchement. Plusieurs syndicats ont d’ores et déjà annoncé leur intention de manifester à Ganges. Des manifestations sont prévues à 10 heures dans cette ville, à 11h30 à Lunel, à 18h30 à Béziers ou à 19 heures à Bédarieux, selon 20 Minutes. À Montpellier, c’est à la gare Saint-Roch que les organisations syndicales appellent à se réunir, à 12 heures. « Nous appelons tous nos collègues qui le pourront à prendre leur disposition pour se rendre […] devant la gare. », indiquent dans un communiqué commun les syndicats de l’Hérault, qui promettent « d’organiser le combat jusqu’au retrait de cette contre-réforme des retraites ».
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