Photo : Le roi Charles III
C’est la première fois que la santé du roi Charles III est évoquée publiquement. Et la raison est a priori sans gravité : le souverain souffre d’une hypertrophie « bénigne » de la prostate, et sera hospitalisé la semaine prochaine, a annoncé le Palais de Buckingham, ce mercredi 17 janvier. Aussi appelé adénome de la prostate, cette maladie est fréquente chez les hommes à partir de 50 ans. Après 70 ans, ils sont même 37% à être concernés. L’hypertrophie de la prostate correspond à l’augmentation du volume de la glande, située sous la vessie. Ce qui a pour conséquence de comprimer l’urètre et par conséquent de gêner la vidange de la vessie. Selon le site Ameli.fr, l’hypertrophie de la prostate est souvent à l’origine de troubles urinaires retentissant sur la qualité de la vie.
Symptômes et diagnostic
Selon l’Assurance maladie, les symptômes les plus courants sont, entre autres : un besoin fréquent d’uriner (jusqu’à cinq fois par nuit, ou moins de deux heures après avoir uriné), une diminution de la force ou de la taille du jet d’urine, ou encore la sensation de ne pas avoir totalement vidé sa vessie, avec des gouttes retardataires. Les symptômes peuvent aller jusqu’à provoquer des fuites urinaires, voire « une impossibilité brutale d’uriner, ou une rétention aiguë d’urine, avec la sensation douloureuse d’avoir la vessie pleine ». L’hypertrophie de la prostate peut aussi entraîner des incidences au niveau sexuel, avec un jet éjaculatoire moins important. Un médecin généraliste peut alors poser le diagnostic. Il évalue d’abord la gêne ressentie et l’impact sur la qualité de vie grâce à un questionnaire, avant de procéder à un toucher rectal et à un test urinaire.
Des analyses supplémentaires (une échographie abdomino-pelvienne ou un bilan sanguin) peuvent être demandées en cas de risques de complications sur le fonctionnement de la vessie et des reins. Si elle n’est pas traitée, l’hypertrophie de la prostate peut provoquer une insuffisance rénale ou des infections urinaires à répétition. Le toucher rectal réalisé par le médecin peut aussi le mettre sur la piste d’un cancer de la prostate. Mais les deux maladies ne sont pas liées, même si elles peuvent coexister : « L’hypertrophie bénigne de la prostate n’augmente pas le risque de cancer de la prostate. », précise l’Assurance maladie.
Traitement
Plusieurs traitements de l’hypertrophie de la prostate sont possibles, en fonction de la gravité. Une simple surveillance est suffisante lorsque l’adénome est de petite taille, que la gêne est légère, bien supportée, et que la vessie se vide bien. Le patient doit seulement suivre quelques règles hygiénodiététiques. Les boissons contenant de la caféine et l’alcool sont proscrits, et les apports hydriques doivent être diminués le soir. Un traitement médicamenteux est indiqué lorsque la gêne est modérée, lui aussi suivi des mêmes règles hygiénodiététiques. Le patient peut ainsi se voir prescrire des alpha-bloquants, qui luttent contre la contraction des voies urinaires et permettent d’uriner plus facilement.
25 à 30%
Les médecins peuvent aussi prescrire des inhibiteurs de la 5-alpha réductase, qui diminuent le volume de la prostate de 25 à 30% au bout d’un an. Ils peuvent néanmoins provoquer des effets secondaires, comme des troubles de l’érection, de la libido ou de l’humeur. L’association de ces deux classes de médicaments est également possible. La chirugie est enfin possible lorsqu’il y a des complications et que les gênes ne sont plus supportables. L’adénome de la prostate peut être totalement retiré, mais les chirurgiens peuvent aussi poser un anneau prostatique ou élargir le col vésical pour permettre un meilleur écoulement des urines. Concernant le roi Charles III, il faut dire que la nature de la procédure n’a pas été précisée.
Soyez le premier a laisser un commentaire