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France : Pourquoi les enseignants sont de nouveau dans la rue ce jeudi 1er février ?

Photo : Manifestation des enseignants, « stylos rouges », à Paris, en mars 2022 (Charles Platiau / REUTERS)


En France, les ministres passent, mais la colère reste. Une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue ce jour, jeudi 1er février, à Paris et dans de nombreuses autres villes du pays, à l’appel des principaux syndicats d’enseignants. Aux revendications sur les salaires et les conditions de travail s’ajoute la défense de l’école publique, après les déclarations polémiques de la ministre de l’Éducation. Selon les remontées de ses représentants à Paris et en région, le FSU-SNUipp, premier syndicat dans le primaire (écoles maternelles et élémentaires) table sur « une moyenne de 40 % de grévistes sur le territoire », avec « 65% de grévistes à Paris, plus de 50% dans le Val-de-Marne, la Drôme, l’Ardèche ou encore dans les Pyrénées-Atlantiques ».

« Un avertissement au gouvernement »

Les enseignants veulent ainsi lancer « un avertissement au gouvernement », qui « reste sourd »« La situation s’est aggravée avec la nomination d’une ministre à temps partiel qui s’est discréditée dès ses premières prises de parole en attaquant l’école publique, laïque et gratuite. », indique le syndicat dans un communiqué. Amélie Oudéa-Castéra est ministre de l’Éducation, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Ce qui a mis « le feu aux poudres »« ce sont les propos de la nouvelle ministre qui a malmené l’école publique dès son arrivée (en janvier, ndlr), avec des mensonges notamment. », pointe Guislaine David, Secrétaire générale du FSU-Snuipp. « Pour certains, ça a été un élément déclencheur pour se mobiliser ».

« Le sentiment d’être baladés par l’exécutif »

Les déclarations d’Amélie Oudéa-Castéra, qui a justifié l’inscription de ses enfants dans le privé par « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public, ont « laissé des traces », abonde Sophie Vénétitay, Secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées). « On sent une grande colère » avec « le sentiment d’être baladés par l’exécutif », qui « se soucie assez peu du quotidien des enseignants. », ajoute-t-elle. Catherine Nave-Bekhti, Secrétaire générale du Sgen-CFDT, note « un regain de mécontentement » depuis début janvier, lié « aux propos de la ministre, mais aussi au fait qu’on rentre dans les aspects concrets de préparation de la rentrée ». Au collège par exemple, « la déstabilisation est majeure » avec la mise en place de « groupes de niveaux » en français et en maths pour la rentrée, annoncés par l’ex-ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, dit-elle. « On voit bien que les moyens ne sont pas au rendez-vous pour financer les groupes de niveaux. », renchérit Élisabeth Allain-Moreno, Secrétaire générale du SE-Unsa.

« Nous n’avons pas eu de réponses sur les effectifs par classe, les salaires, les conditions de travail, l’attractivité du métier, la formation… » 

Guislaine David

Des questions de ces partenaires sociaux français sont restées sans réponses. « Nous n’avons pas eu de réponses sur les effectifs par classe, les salaires, les conditions de travail, l’attractivité du métier, la formation… », énumérait Guislaine David début janvier dernier. Dans son tract pour la manifestation du 1er février, l’intersyndicale demande des « mesures d’urgence » au gouvernement pour parer « l’effondrement » qui menace l’école publique, parmi lesquelles ils citent la revalorisation sans contreparties des personnels, l’abandon du Pacte enseignant, la création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH et l’amélioration des conditions de travail, notamment par la baisse des effectifs dans les classes. Il convient de dire que la manifestation des enseignants vient donner un coup de main à la manifestation des agriculteurs qui secoue le pays d’Emmanuel Macron depuis quelques jours.

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