Photo : Des membres du « People’s Protection Committee » gardant un camion d’aide humanitaire à Rafah, le mercredi 3 avril (Saïd Khatib / AFP)
Des mesures concrètes. Israël a annoncé ce vendredi 5 avril autoriser la livraison « temporaire » d’aide dans la bande de Gaza, assiégée et menacée de famine, via le port d’Ashdod et le point de passage d’Erez, au lendemain d’une mise en garde inédite de son grand partenaire américain. En effet, la pression internationale s’accentue sur le gouvernement israélien, le président des États-Unis, Joe Biden, ayant évoqué, ce jeudi, pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures « tangibles » face à la catastrophe humanitaire à Gaza. « Le cabinet (de guerre) a autorisé le Premier ministre, le ministre de la Défense (Yoav Gallant) et le ministre (Benny) Gantz à prendre des mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire à la population civile dans la bande de Gaza. », a déclaré le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué. « Cette aide accrue permettra d’éviter une crise humanitaire et est nécessaire pour assurer la poursuite des combats et atteindre les objectifs de la guerre. », a-t-il ajouté.
Aide « temporaire »
Selon ce communiqué, Israël va autoriser l’acheminement « temporaire » de l’aide humanitaire par le port israélien d’Ashdod, à environ 40 km au nord de la bande de Gaza, et par le point de passage d’Erez, entre le territoire palestinien et le sud d’Israël. Les autorités israéliennes vont aussi permettre « l’augmentation de l’aide jordanienne par Kerem Shalom », poste-frontière du sud d’Israël. Cette annonce intervient quelques jours après la mort lundi dans des frappes israéliennes des sept travailleurs de l’ONG World Central Kitchen (WCK), basée aux États-Unis, et qui acheminait de la nourriture dans la bande de Gaza. Premier soutien militaire d’Israël, les États-Unis ont exigé, hier, jeudi, de leur proche partenaire une « augmentation spectaculaire » de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, disant vouloir voir des mesures concrètes prises « dans les heures et jours qui viennent ».
Nouvel appel au cessez-le-feu
Après l’annonce du gouvernement israélien, la Maison Blanche l’a appelé à tenir ces promesses. « Ces mesures (…) doivent maintenant être mises rapidement et complètement en œuvre », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué. Lors d’un entretien téléphonique jeudi avec Benjamin Netanyahu, Joe Biden, critiqué par une partie de son électorat pour son soutien inconditionnel à Israël, a jugé « inacceptables » les frappes ayant tué les humanitaires de WCK. L’ONG a annoncé suspendre ses opérations à Gaza, accroissant les craintes pour les 2,4 millions d’habitants. Le président américain a aussi pressé Benjamin Netanyahu de conclure « sans délai » un accord pour un cessez-le-feu, alors que les négociations sur la fin des violences ainsi que la libération des otages piétinent, près de six mois après le début du conflit.
Soyez le premier a laisser un commentaire