Photo : Le préfet maritime, Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, à Cotonou, ce mercredi 3 juillet
C’est un fait rare pour la population béninoise, en particulier celle de Cotonou, de voir sur la côte un navire immobilisé. Depuis une semaine, les moyens de la sécurité maritime de notre pays ont été mis à l’épreuve. En effet, le nouveau système ultramoderne de surveillance maritime du Bénin ainsi que le centre des opérations de la Marine nationale ont détecté un navire, le remorqueur « SPSL-UDEME », jeudi 27 juin, dans les eaux béninoises. Le dimanche 30 juin, ce navire s’est échoué à la plage de Fidjrossè, dans le 12ème arrondissement de Cotonou. Mais de quel navire s’agit-il ? D’où vient-il ? À quelle destination était-il attendu ? Et bien évidemment que transporte-t-il réellement ? Et enfin, comment a-t-il échoué à la plage dans la capitale économique béninoise ?
« (…) Le navire a tenté de fuir. »
Contre-Amiral Fernand Maxime Ahoyo
Pour avoir une réponse claire à toutes ses questions, les autorités de Porto-Novo ont donné de la voix. C’est à travers une conférence de presse animée par le Préfet maritime, ce mercredi 3 juillet, à Cotonou. Après une réunion de crise tenue avec les différentes administrations impliquées dans le dossier SPSL-UDEME, le navire et sa présence à la plage de Fidjrossè ont été détaillés par le Contre-Amiral Fernand Maxime Ahoyo. À en croire l’autorité maritime, après détection du remorqueur, « toutes les tentatives pour établir la liaison radio avec le navire qui avait jeté son ancre à 5000 marins des côtes du Bénin ont été vaines ». « Le sémaphore de Grand-Popo a été chargé de continuer les appels et de surveiller le navire en permanence. Chose étonnante, le lendemain, à la vue de l’équipe de fusiliers marins envoyée par la Préfecture maritime, le navire a tenté de fuir. », a expliqué le patron de la marine.
Refus de collaborer…
Il faut retenir que sa tentation a échoué car il a été « rapidement maîtrisé », a laissé entendre le Contre-Amiral. « Les conditions météorologiques ayant causé à plusieurs reprises la rupture de la remorque, le samedi 29 juin 2024, aux alentours de 22h 30, un remorqueur du Port Autonome de Cotonou (PAC) a été dépêché sur le lieu de mouillage, mais l’équipage du navire « SPSL-UDEME » a, une fois de plus, refusé de collaborer pour lever l’ancre. », a-t-il fait savoir. Il finira sa flotte dans le sable à la plage. « Durant la nuit du 29 au 30 juin 2024, le navire a dérivé et échoué sur la plage de Fidjrossè. », a confié le préfet maritime. Le navire ne sera pas laissé pour spectacle. Ce qui explique les dispositions rapides prises par les autorités des forces navales dans le sens de la protection de l’environnement. Il fallait à tout prix éviter les risques de pollution des eaux béninoises au regard du produit pétrolier que transporte le navire.
« Nous avons contacté les autorités nigérianes qui ont confirmé que les activités du navire « SPSL-UDEME » dans les eaux nigérianes étaient inconnues, donc illicites. »
Contre-Amiral Fernand Maxime Ahoyo
En cause, le navire a à son bord du gas-oil. « Nous avons contacté les autorités nigérianes qui ont confirmé que les activités du navire « SPSL-UDEME » dans les eaux nigérianes étaient inconnues, donc illicites. », a déclaré le Contre-Amiral Fernand Maxime Ahoyo. « Notre priorité, c’est la protection de l’environnement. Les équipes ont été mobilisées. Le périmètre quadrillé et sécurisé. Les baignades sont interdites. À cette date, un peu moins de 100 tonnes ont été déjà pompées. L’opération se poursuit car selon la déclaration du Capitaine du navire, plus de 200 tonnes de gas-oil sont à bord du navire. », a-t-il précisé. Le conférencier a, avant de prendre de conclure les détails, indiqué que « le gas-oil est saisi et devient la propriété de l’État béninois ». « La justice fait déjà son travail en ce qui concerne les membres de l’équipage mis aux arrêts. », a dit le Contre-Amiral Fernand Maxime Ahoyo. Il convient de noter que ledit équipage compte seize (16) personnes dont un béninois.
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