Photo : (De G à D) Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis ; Gavin Newsom, gouverneur de la Californie ; Gretchen Whitmer, gouverneur du Michigan et J.B. Pritzker, gouverneur de l’Illinois
Aux États-Unis, le parti démocrate se cherche un candidat providentiel. Alors que l’état de santé et les facultés de Joe Biden inquiètent, les suggestions de candidats pour le remplacer dans la course à la Maison Blanche se multiplient. Et pour cause : depuis son débat télévisé désastreux face à Donald Trump, le jeudi 27 juin, le président américain a enchaîné plusieurs moments d’absence et autant de maladresses, à commencer par confondre le président russe, Vladimir Poutine, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Cela quand il n’appelait pas « l’homme noir » l’un de ses ministres dont il avait oublié le nom.
Testé positif au Covid-19
Pire encore, alors que le plus gros des craintes porte sur son état de santé, le président américain, âgé de 81 ans, a annoncé ce mercredi 17 juillet, avoir été testé positif au Covid-19. S’il ne présente pour l’heure que des « symptômes légers », le chef de l’État américain a tout de même dû s’isoler dans sa résidence du Delaware. Dans le même temps, son adversaire Donald Trump survivait à une tentative d’assassinat et clame depuis haut et fort que rien ne l’arrêtera dans sa campagne, surjouant la partition du héros invincible.
Terribles conséquences
Dans un tel contexte, plusieurs ténors démocrates poussent vers la sortie Joe Biden. L’ex-président américain Barack Obama (dont Joe Biden fut le vice-président huit ans durant) a déclaré en privé que l’actuel hôte de la Maison Blanche devrait « évaluer sérieusement la viabilité de sa candidature », a rapporté Washington Post. L’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, encore très influente au sein du parti démocrate, a également appelé Joe Biden en personne pour l’avertir des terribles conséquences pour le camp démocrate s’il ne se retirait pas de la course à la présidentielle.
Candidate putative logique
Si Joe Biden en vient à suivre ces recommandations, il devra en informer officiellement le Comité National Démocrate (DNC) qui entamera le processus de sélection d’un nouveau candidat. Or dans cette optique, plusieurs noms ont émergé ces derniers jours, à commencer par celui de la vice-présidente Kamala Harris, colistière de Joe Biden et donc candidate putative logique pour lui succéder. Mais elle n’est pas la seule à rallier des suffrages. La la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE », ici à Porto-Novo, font le point :
- Kamala Harris, la vice-présidente de Joe Biden
Son nom a été évoqué publiquement par plusieurs responsables démocrates ces dernières semaines, parmi lesquels l’ex-secrétaire au Logement, Julián Castro, ou encore l’ancien membre de la Chambre des représentants, Tim Ryan. Kamala Harris apparaît en effet comme l’option la plus simple pour remplacer Joe Biden : en tant que colistière, elle pourrait utiliser les fonds déjà collectés par le comité de campagne du président. Mais alors que l’enjeu principal du scrutin reste, pour les démocrates, d’empêcher un retour au pouvoir de Donald Trump, les sondages montrent que Kamala Harris a du mal à convaincre. Selon un sondage publié par CNN, la vice-présidente ne remporterait que 45% des voix face à Trump, qui en rallierait, lui, 47%. C’est cela dit mieux qu’un scénario Biden-Trump, avec respectivement 43% et 49% des intentions de votes. Au sein du parti démocrate, Kamala Harris peut en tout cas compter sur de nombreux soutiens. Dans un sondage YouGov publié, ce jeudi 18 juillet, par The Economist, une écrasante majorité des sympathisants démocrates (79%) a déclaré qu’ils la soutiendraient comme candidate du parti si Biden venait à se retirer de la course. « Si Biden décide de ne pas se présenter, Harris doit être le choix du parti. », a clamé publiquement l’influent Jim Clyburn, représentant démocrate de la Caroline du Nord.
- Gretchen Whitmer, la solide gouverneur du Michigan
Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan depuis 2019, est une démocrate du Midwest de plus en plus populaire. En 2022, alors qu’elle visait sa réélection, elle a mené une campagne qui a permis au parti à l’âne de contrôler à la fois le corps législatif de cet État prompt à basculer d’un camp à l’autre, ainsi que la résidence du gouverneur. Cette victoire lui permet depuis de mettre en œuvre un certain nombre de politiques progressistes au niveau local, notamment la protection de l’accès à l’avortement et l’adoption de mesures de sécurité contre les armes à feu. Gretchen Whitmer est aussi la vice-présidente du Comité National Démocrate (DNC), un très haut poste au sein du parti. Pour l’instant, elle a fermement rejeté l’éventualité de remplacer Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, affirmant qu’elle ne serait pas intéressée même si ce dernier se retirait. « Joe Biden se présente pour servir le peuple américain. Donald Trump se présente pour servir Donald Trump. », a-t-elle appuyé. Reste qu’elle dispose de nombreux atouts, à commencer par sa popularité dans un État qui pourrait être décisif en novembre prochain.
- Gavin Newsom, le premier à avoir défendu Biden
Ancien maire de San Francisco, Gavin Newsom est depuis cinq ans à la tête de l’État le plus peuplé des États-Unis : la Californie. Il s’est illustré comme l’un des principaux soutiens de Joe Biden au cours de cette campagne. Il a par exemple été dans les premiers à le défendre après son débat laborieux face à Donald Trump. Pour l’instant, Gavin Newsom apporte un soutien indéfectible à la candidature de Joe Biden. Selon Sky News, le gouverneur de Californie a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’y avait « aucune chance » qu’il le remplace comme candidat. Pour autant, l’élu démocrate n’a pas caché son ambition de présenter à l’élection présidentielle de 2028, et pourrait se laisser convaincre d’accélérer ses ambitions…
- J.B. Pritzker, très virulent à l’égard de Donald Trump
Si certains démocrates s’illustrent par leur fidélité à Joe Biden, le gouverneur de l’Illinois, J.B. Pritzker est lui surtout connu des américains pour ses punchlines visant Donald Trump. Ainsi, lorsque l’ex-président des États-Unis a été condamné à son procès pénal à New York dans l’affaire Stormy Daniels, J.B. Pritzker n’a pas mâché ses mots, le qualifiant de criminel, de raciste, d’homophobe et d’escroc. Rien que ça. Ce comportement fougueux fait de l’élu de 59 ans un bon adversaire pour le candidat républicain. En tant que gouverneur pendant deux mandats, J.B. Pritzker a également remporté d’importantes victoires, notamment sur le droit à l’avortement et le contrôle des armes à feu. Enfin, il est le plus riche élu des États-Unis, rapporte le New York Times, un avantage considérable pour se lancer dans une course toujours plus coûteuse à la présidentielle.
Seule personne susceptible de battre Donald Trump
Il est vrai que bien sûr cette liste n’est pas exhaustive. D’autres noms circulent dans la presse américaine, notamment ceux des gouverneurs du Maryland et du Kentucky ou encore de la Pennsylvanie, respectivement Wes Moore, Andy Beshear et Josh Shapiro. L’actuel ministre des Transports et ancien candidat à la primaire démocrate, Pete Buttigieg, et la sénatrice, Amy Klobuchar, elle aussi en lice face à Joe Biden pour être désignée candidate en 2020, ont également été cités. Enfin, un sondage publié début juillet par Ipsos a estimé que la seule personne susceptible de battre Donald Trump en novembre prochain est Michelle Obama. L’ancienne première dame a toutefois répété à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas d’ambition présidentielle.
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