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France : Nicolas Sarkozy condamné, « dois-je comprendre que mon rôle politique passé et les oppositions que j’ai soulevées ont créé le climat corporatiste et politique qui a abouti à cette décision ? » s’interroge-t-il

Photo : L’ancien président français, Nicolas Sarkozy


Le coup de tonnerre dans l’histoire politicojudiciaire en France a encore retenti. La justice a rendu sa décision. La Cour d’appel de Paris a rejeté le pourvoi de l’ancien président français Nicolas Sarkozy (2007-2012), confirmant la peine requise le mercredi 17 mai 2023, à trois ans de prison, dont un an ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des « écoutes », aussi appelée « Paul Bismuth ». Une sanction inédite, ce mercredi 18 décembre, pour un ancien président, car c’est une première dans l’histoire de l’hexagone qu’un ancien président de la République soit condamné à une peine de prison ferme. Son avocat historique, Thierry Herzog, et l’ancien haut magistrat français, Gilbert Azibert, ont été condamnés aux mêmes peines que l’ancien locataire de l’Élysée. La Cour d’appel de Paris a, en outre, prononcé une interdiction des droits civiques de trois ans pour Nicolas Sarkozy, ce qui le rend inéligible, ainsi qu’une interdiction d’exercer de trois ans pour Me Herzog. « La partie ferme de la peine sera aménagée. », a toutefois précisé la présidente, sous la forme de bracelet électronique.

« Dois-je comprendre que mon rôle politique passé et les oppositions que j’ai soulevées ont créé le climat corporatiste et politique qui a abouti à cette décision ? »

Nicolas Sarkozy

Quelques heures après cette décision, le principal historique condamné a réagi par le canal des réseaux sociaux. Ci-dessous, l’intégralité de la réaction du 6e président de la Ve République française.

« Je viens donc d’être condamné pour un soi-disant  »pacte de corruption » avec quelqu’un – le juge Azibert – à qui je n’ai pas parlé, sans aucune contrepartie ni financière ni d’aucune sorte. On me reproche d’avoir pensé à aider une candidature qui n’a jamais été formulée, par une intervention qui n’a jamais été faite, en échange d’un service qui n’a jamais été ni demandé ni rendu ! Le tout étant, enfin, fondé sur des bribes de conversations entre un avocat et son client, confidentielles par essence…

Comme je l’ai toujours fait au cours de ces 12 longues années de harcèlement judiciaire, j’assumerai mes responsabilités et ferai face à toutes ses conséquences. Il n’est nullement dans mon intention de me plaindre. J’ai tellement conscience d’avoir été à bien des égards favorisé par la vie.

Mais je ne suis pas décidé à accepter l’injustice profonde qui m’est faite. Mes droits de justiciable ont été bafoués tant au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme que de celle du Conseil constitutionnel. Le recours que je forme devant la CEDH pourra conduire hélas à faire condamner la France. Cela aurait pu être évité si j’avais bénéficié d’une analyse juridique sereine. Dois-je comprendre que mon rôle politique passé et les oppositions que j’ai soulevées ont créé le climat corporatiste et politique qui a abouti à cette décision ?

Je veux redire ma parfaite innocence et demeure convaincu de mon bon droit. Ma détermination est totale sur ce dossier comme sur les autres. La vérité finira par triompher. A ce moment-là, chacun aura à rendre compte devant les Français. NS. », a partagé sur sa page X, Nicolas Sarkozy.

Dans le trou de la fourmi ?

Mais cette réaction du prisonnier rappelle à la rédaction differenceinfobenin.com et celle du journal quotidien « Différence Info » du Groupe de presse « DIFFÉRENCE » ici à Porto-Novo, l’Article 434-25 du Code pénal français : « Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par écrits ou images sur une décision juridictionnelle, en portant atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance est puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende ». Notons que Nicolas Sarkozy doit désormais être convoqué (en principe dans un délai inférieur à un mois) devant un Juge de l’Application des Peines (JAP), qui fixera les modalités de son bracelet, posé ultérieurement. À partir de ses 70 ans (le 28 janvier 2025), il pourra demander une libération conditionnelle, une mesure qui n’est cependant pas nécessairement accordée. Nicolas Sarkozy s’enfonce-t-il dans le trou de la fourmi ?

« Quand un individu revient pour la 17e fois devant le tribunal, il doit être puni pour l’ensemble de son œuvre. »

Nicolas Sarkozy

Stupéfaction totale : Nicolas Sarkozy est le premier ancien président condamné à de la prison ferme, son ancien mentor Jacques Chirac s’étant vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la Ville de Paris. La décision intervient alors que Nicolas Sarkozy doit comparaître à partir du 6 janvier prochain, et pour quatre mois, au tribunal de Paris, dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007. Il est important de rappeler que Nicolas Sarkozy déclarait le 22 novembre 2024 toujours sur X : « Quand un individu revient pour la 17e fois devant le tribunal, il doit être puni pour l’ensemble de son œuvre ». Fin de citation.

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